On accuse les éleveurs d'engraisser les poussins avec un surdosage d'antibiotiques, ce qui, de l'avis des scientifiques, peut avoir des conséquences néfastes sur la santé des consommateurs. Il ne faut pas croire que les 60 % des éleveurs travaillant au noir et qui contribuent à la production nationale ont systématiquement recours aux surdoses d'antibiotiques, car chaque élevage est suivi par un vétérinaire. La production ne sort pas du bâtiment d'élevage sans l'aval de ce dernier. Cela dit, il y a toujours des éleveurs dénués de scrupules qui recourent à ce genre de pratique illicite, dont l'éradication n'est pas du ressort du vétérinaire mais de la Direction de la concurrence et des prix, des communes et même des services de sécurité. Le comble est que certains médicaments destinés à l'engraissement et interdits d'importation se retrouvent sur le marché par la voie de la contrebande. Ces médicaments cancérigènes échappent au contrôle. Donc, le renforcement du contrôle dans les marchés parallèles et hebdomadaires est plus que nécessaire pour éviter que le consommateur n'en pâtisse. Mais pour contrôler, il faut un minimum d'organisation au sein de la filaire avicole, or celle-ci est désorganisée.... Le domaine de la volaille en Algérie a besoin d'une organisation, d'incitation et de motivation pour qu'il se développe de manière professionnelle. Aujourd'hui, plus de 60% des aviculteurs ne sont pas agréés par l'Etat. Ce taux important reflète les problèmes de ces éleveurs. Peut-on connaître ces problèmes ? Ils résident d'abord dans l'absence de la carte d'éleveur. Les pouvoirs publics refusent catégoriquement d'attribuer un agrément aux éleveurs qui ne répondent pas aux critères et aux règlements. A mon avis, cela participe à l'anarchie du secteur. J'estime que même si les autorités rejettent les agréments, elles doivent recenser ces éleveurs qui travaillent dans l'informel. Cet inventaire permettra à l'Etat d'avoir une certaine traçabilité des producteurs de volaille en cas d'épidémie ou autres. On voit donc que si l'éleveur commet des actes délictueux, il n'est pas le seul responsable. Justement, quels sont les conditions qu'impose l'Etat aux aviculteurs ? L'Etat exige de l'investisseur une parcelle de terrain avec acte de propriété, sans parler des conditions strictes des bâtiments dans lesquelles se fait la production. Ces conditions, notamment celle inhérente à l'acte de propriété du terrain, découragent les éleveurs qui en majorité n'ont pas les moyens de répondre au cahier des charges.