Le comédien Sid-Ali Kouiret, grande figure du cinéma et du théâtre algériens, décédé, hier après-midi, à Alger, a laissé derrière lui une filmographie dense, fruit d'une riche carrière de plus de 60 ans mise au service de la culture algérienne. Né le 3 janvier 1933, à Alger, le défunt avait marqué l'histoire du cinéma algérien dès les premiers moments de l'indépendance nationale en se produisant dans plusieurs grandes œuvres comme « L'opium et le bâton », « Chronique des années de braise » ou encore « Décembre ». Sid-Ali Kouiret avait fait ses débuts au théâtre dans les années 50 après avoir rencontré Mustapha Kateb qui dirigeait une troupe de comédiens. Entre 1951 et 1955, il a joué à Berlin avec la troupe EI-Mesrah EI-Djazairi puis dans des cafés parisiens, avant de prendre part au 2e Festival de la jeunesse et des étudiants pour la paix à Bucarest (Roumanie). En compagnie de Mohamed Boudia, Hadj Omar et Missoum Nourreddine Bouhired, il rejoint, en 1958, la troupe artistique créée par le FLN pour sensibiliser l'opinion internationale au combat du peuple algérien contre le colonialisme. Après l'indépendance, il obtient le premier rôle à l'écran dans l'adaptation pour la télé par Mustapha Badie de la pièce « Les enfants de La Casbah » de Abdelhalim Raïs (1963), mais son rôle dans « L'opium et le bâton » (1970) d'Ahmed Rachedi, où il campe un jeune maquisard, le consacrera au cinéma. Il a été également distribué dans « Décembre » (1971) de Mohamed Lakhdar Hamina, suivi de beaucoup d'autres films algériens et étrangers dont le « Retour de l'enfant prodigue » (1976) de Youssef Chahine et « Destins sanglants » (1980) de Kheïri Bichara. Le défunt a également joué dans deux adaptations de romans de l'écrivain Yasmina Khadra : « Morituri », réalisé par Okicha Touita en 2007, et « Llob and Co », une série réalisée par Bachir Derraïs en 2012. Sa dernière contribution au cinéma sera sa participation, en tant que producteur, au film « Mista », un long métrage réalisé par Kamel Laïche, sorti en janvier dernier. L'artiste disparu avait 82 ans et s'est éteint des suites d'une longue maladie pour laquelle il a été admis, il y a un mois, à l'hôpital d'Aïn Naâdja d'Alger où il a dû subir plusieurs interventions chirurgicales.