Le procès du magistrat Ahmed Bellil, ex-membre du Conseil d'Etat, a été reporté au 21 avril prochain par le tribunal correctionnel de Blida « en raison de l'absence du juge chargé du dossier », a précisé, hier, l'un des avocats de la partie civile, Me Farouk Ksentini. Le magistrat est poursuivi pour « partialité » suite à une plainte déposée par le propriétaire de l'Entreprise des panneaux de signalisation, Mohamed Chérif Ould El Hocine. Les faits remontent à l'année 2000 quand le plaignant a saisi l'inspection générale du ministère de la Justice, accusant le magistrat Bellil de partialité pour avoir désigné un nouveau président d'audience à la Cour suprême, chargé d'examiner son affaire. Le plaignant a signalé dans sa requête au ministère de la Justice que le mis en cause a remplacé le président de l'audience par un autre magistrat qui assistait à une conférence internationale à l'extérieur du pays, chose que savait Ahmed Bellil, selon les propos du magistrat désigné lors de son audition. Cette décision a été qualifiée de « prise de position », selon Mohamed Chérif Ould El Hocine. Le dossier a été examiné par la chambre d'accusation de la cour de Blida qui a retenu l'affaire et l'a transféré au tribunal correctionnel. Il est à rappeler que Bellil a été suspendu de ses fonctions par l'ex-ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, avant d'être mis à la retraite. Cette affaire est classée « inédite » dans les annales de la justice du fait qu'un magistrat est poursuivi par un citoyen.