Pénible à digérer fut la situation du plaignant. Encore un renvoi! Prévu pour hier au tribunal de Blida, le procès de l'affaire de M.Ould El Hocine n'a finalement pas eu lieu. Raison du report: l'absence de la partie adverse, Belkaid Ali Abdelhamid. A cet effet, le procureur général de la République a décidé de reporter le procès au 23 avril prochain. Pénible à digérer fut la situation du plaignant. Encore un renvoi! M.Ould El Hocine a déclaré qu'«à partir du moment où l'inculpé était là hier pour une affaire qui le concernait, nul ne s'attendait à son absence». Pour Maître Ksentini, avocat de la victime «M.Ould El Hocine possède toutes les preuves juridiques ainsi que les documents officiels de son entreprise». Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion des droits de l'homme estime que «les choses sont en train de s'éclaircir» et que «l'affaire de M.Ould El Hocine est à sa phase finale». Pourtant jamais une affaire n'aura été aussi claire et facile à traiter par la justice que celle de M.Ould El Hocine, propriétaire de l'Entreprise de panneaux de signalisation routière (Epsr). Après que la Cour suprême ait prononcé un jugement définitif annulant le jugement du tribunal militaire, El Hadj Ould El Hocine avait obtenu gain de cause. Le quotidien L'Expression, qui a eu à enquêter sur cette affaire, dispose de documents qui prouvent que le directeur général de l'Epsr a été victime d'une machination. Les dossiers montrent que l'affaire Ould El Hocine est une affaire de corruption, doublée d'une tentative de détournement d'un bien, à l'origine privé, pour la création d'une société à capitaux mixtes. El Hadj Ould El Hocine est victime d'une cabale en vue de la «spolier» de ses biens. En effet, dans les années soixante-dix, l'Etat a décidé d'accorder des facilités aux anciens moudjahidine pour la création d'activités économiques. En 1975, l'Epsr est créée, une Sarl avec des actionnaires, dont M.Ould El-Hocine Mohamed-Chérif, avec son siège social à Chéraga. L'Epsr se spécialise dans la fabrication de panneaux de signalisation routière. Au départ, tout se passait pour le mieux. Sans crier gare, en 1980, M.Ould El-Hocine est interpellé puis jeté en prison sans ménagement aucun. Motif de cette interpellation, pour le moins inattendue, «Atteinte à la sûreté de l'Etat». Depuis, une bataille juridique est lancée dans le but de reprendre ses biens. Un arrêté de la Cour suprême, chambre administrative, n°123276 du 16 février 1997, a été rendu annulant l'arrêté interministériel du 27 octobre 1987 et ordonnant la restitution de tous les biens mobiliers et immobiliers de l'Epsr. Malheureusement et volontairement, il y a eu un flagrant non-respect des décisions de justice. Il est demandé aux autorités du pays, au gouvernement de la République actuel de réparer l'erreur de spoliation des biens de l'Epsr, par l'ancien gouvernement de l'Etat algérien des années 80, et en conséquence, à restituer aux propriétaires leurs biens. La gravité de ces faits interpelle tous les décideurs compétents de ce pays afin que la lumière soit faite sur cette affaire, que justice soit enfin rendue dans le strict respect de notre République, et de restituer les biens au moudjahid, maquisard, M.Ould El-Hocine Mohamed Chérif.