Les membres du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) qui regroupe 11 pays dont l'Algérie ont lors de leur récente réunion de Doha exprimé leur inquiétude concernant les cours actuels du gaz qui «compromettent l'investissement dans de nouveaux gisements et l'infrastructure du gaz», tout en soulignant que les prix devraient refléter une parité avec le pétrole. Ils ont appelé, encore une fois, pour un prix équitable du gaz. Pour le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, la formule des contrats à long terme «a donné satisfaction aussi bien aux producteurs qu'aux consommateurs». «Nous ne pensons pas qu'il y a lieu de changer cette formule», a-t-il ajouté. Les pays exportateurs sont conscients de la difficulté de contrôler le prix comme l'ont souligné certains délégués qui estiment que «le prix du gaz est difficile à contrôler au même titre que le pétrole ou l'or». Cela ne les a pas empêchés de s'engager à coopérer étroitement pour établir «un marché du gaz stable et transparent». Il reste à savoir comment assurer cette stabilité des prix puisque l'idée de faire comme le pétrole, c'est-à-dire instituer des quotas, n'a pas la chance de voir le jour en raison de l'opposition des grands producteurs à l'image de la Russie, dont le pays est le plus grand producteur avec 30% des réserves mondiales de gaz naturel. Son représentant a exprimé lors de la réunion son opposition à «toute restriction de la production pour augmenter les prix». Pour ce dernier qui a été dès le départ, un des fervents partisans d'une Opep du gaz et qui rencontre des problèmes d'exportation de son gaz avec les pays de transit de l'ex-URSS, notamment l'Ukraine, le «plus important est de développer des mécanismes de coopération entre les producteurs, les pays de transit et les consommateurs». Il faut rappeler que la plupart des pays exportateurs de gaz, comme l'Algérie, ont recours à des contrats de vente de gaz dits à long terme étalés sur 15-20 ans. Et ce sont ces derniers qui fixent le niveau des prix. Le reste est commercialisé sur le marché libre dit marché spot. Cependant, le gaz reste une valeur sûre bien que la demande mondiale ait chuté de 2,1% en 2009 en raison de la crise financière. Le Forum international de l'énergie et l'Union internationale de l'industrie estiment que cela nécessiterait des investissements de quelque 7.100 milliards de dollars durant les 25 prochaines années. Le FPEG tiendra sa prochaine conférence ministérielle le 2 juin à Charm El Cheikh en Egypte alors que son premier sommet prévu à Doha a été repoussé à novembre 2011. L'Algérie, qui a présidé le FPEG durant toute l'année 2010 a abrité aussi en avril dernier sa 10e réunion ministérielle, sanctionnée par la «Déclaration d'Oran»portant surtout sur la question de la défense des prix qui sont au plus bas en ce moment concurrencés par l'entrée des gaz non conventionnels.A titre d'exemple, les réserves de gaz naturel exploitables, dans un pays comme les USA, ont augmenté de 11% en 2009 grâce aux nouvelles techniques non conventionnelles d'extraction, et se situent à leur plus haut depuis 1971, selon un rapport annuel des autorités américaines publié ce mardi. Ces réserves se situaient au 31 décembre 2009 à environ 8.000 milliards de m3.