Le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) a décidé jeudi de tenir son premier sommet en novembre 2011 au Qatar et réitéré son appel à un prix équitable du gaz naturel. Cette annonce a été faite au terme d'une réunion ministérielle à Doha des grands producteurs de gaz, dont les géants russe, iranien et qatari. Dans leur communiqué final, les ministres ont exprimé leur inquiétude concernant les cours actuels du gaz qui "compromettent l'investissement dans de nouveaux gisements et l'infrastructure du gaz", tout en soulignant que les prix devraient refléter une parité avec le pétrole. "J'espère que nous pourrons contrôler les prix du gaz", a déclaré le ministre qatari de l'Energie, Abdallah Al-Attiyah. "Mais qui peut contrôler les prix du pétrole ou ceux de l'or ?", a-t-il demandé. Les participants ont désigné le ministre égyptien de l'Energie, Sameh Fahmi, nouveau président du FPEG et convoqué leur prochaine conférence ministérielle pour le 2 juin à Charm el-Cheikh (Egypte). Ils se sont engagés à coopérer étroitement pour établir un marché du gaz stable et transparent. Mais le ministre russe de l'Energie, Sergei Shmatko, dont le pays est le plus grand producteur avec 30% des réserves mondiales de gaz naturel, a exprimé son opposition à toute restriction de la production pour augmenter les prix. "Rechercher un prix équitable ne signifie pas mettre en place des quotas de production du gaz naturel", a-t-il dit, estimant "plus important de développer des mécanismes de coopération entre les producteurs, les pays de transit et les consommateurs". "Pour encourager la consommation du gaz naturel, une source d'énergie propre, nous avons besoin de contrats à long terme comme nous avons besoin de stabilité dans l'offre et la demande", a déclaré aux journalistes le secrétaire général du FPEG, Lounid Boukhanovski. Evoquant les moyens d'acheminement du gaz des pays producteurs aux consommateurs, notamment européens, il a fait état d'un projet devant relier le Nigeria à l'Europe. "Nous étudions la possibilité de construire un gazoduc reliant le Nigeria à l'Europe". Le ministre algérien de l'Energie Youcef Yousfi, a souligné que la formule des contrats à long terme "a donné satisfaction aussi bien aux producteurs qu'aux consommateurs". "Nous ne pensons pas qu'il y a lieu de changer cette formule", a-t-il ajouté. Les prix du gaz sont déterminés soit par des contrats à long terme entre vendeurs et acheteurs, soit sur le marché au comptant. La demande mondiale a chuté de 2,1% en 2009 en raison de la crise financière mondiale, selon un rapport du Forum international de l'énergie et de l'Union internationale de l'industrie du gaz pour qui cette industrie nécessiterait des investissements de quelque 7.100 milliards de dollars durant les 25 prochaines années.