Le directeur général des produits pharmaceutiques et des équipements médicaux, au ministère de la Santé, Hamou Hafed, a réfuté l'idée qu'il y ait pénurie de médicaments sur le marché. « Le ministère suit de près tout l'aspect lié à la disponibilité du médicament », a-t-il affirmé, hier, lors de son passage au forum de Liberté. Les programmes d'importation « sont validés en continu », a-t-il ajouté. Il a annoncé, par la même occasion, l'installation prochaine de l'Agence nationale du médicament, créée en 2008. L'organisme devra « normaliser le marché du médicament », a-t-il ajouté. Hafed, qui intervenait à ce forum avec le DG de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), chargée d'approvisionner les hôpitaux en médicaments, a rappelé les objectifs du gouvernement en matière de santé, en « rendant accessible le médicament » et en réduisant les prix à « des niveaux raisonnables ». La nomenclature actuelle comporte « 500 médicaments enregistrés, soit 1.074 en terme de DCI » (dénomination commerciale). La part du générique en 2014 était de 75% après avoir représenté, il y a quelques années, les deux tiers. Sur la part de la production nationale, Hafed a précisé qu'elle couvre 36% des besoins, auxquels s'ajoutent les 10% du conditionnement. Ce sont donc 54% des besoins qui sont assurés par l'importation. 525 certificats accordés aux opérateurs algériens pour l'exportation Le responsable du ministère de la Santé a déclaré que le produit algérien - 132 unités de fabrication de produits pharmaceutiques dont 75 concernent le médicament - peut décrocher une sur le marché africain notamment, puisque 525 certificats ont été selon lui accordés aux opérateurs algériens. Le marché du médicament, précise encore Hafed, s'élève à plus de 118, 5 milliards de dinars et les importations à 1,18 milliard d'euros. La production nationale, qui a connu une progression significative, couvre aujourd'hui 41% des besoins, contre 30% il y a quelques années, ce qui « en termes de croissance représente plus de 6% ». L'objectif, poursuit-il, est « d'atteindre les 70% ». Il a, par ailleurs, ajouté que les médicaments destinés à la lutte contre le cancer viennent en deuxième position parmi les cinq classes thérapeutiques les plus courantes en Algérie. De son côté, M'hamed Ayed a rappelé le rôle de la PCH dans l'approvisionnement des hôpitaux en médicaments. Son volume est passé de 27 milliards de dinars en 2009 à 57 milliards en 2014. « L'acheminement du médicament par la PCH doit se faire dans un délai incompressible de 3 à 6 mois », a-t-il noté, ajoutant que ces approvisionnements ont augmenté de 27% durant les premiers mois de 2015. La PCH faisait face, auparavant, à des problèmes de trésorerie, mais la décision du gouvernement de lui avancer les 50% de la contribution des hôpitaux l'a beaucoup soulagée. « Les montants qui seront avancés en 2015 atteindront ainsi les 50 milliards de dinars », a-t-il déclaré. La PCH, qui va rénover ses installations de stockage, « a pris toutes ses dispositions pour assurer un approvisionnement régulier des hôpitaux en médicaments pour 2015 et 2016 ». Ayed a fait part d'un « système d'alerte » qui prévient la rupture de stocks pour des produits donnés, « ce qui nous oblige à engager la prospection, y compris sur le marché international, pour assurer leur disponibilité ». Le DG de la PCH, qui refusent qu'on parle de pénurie, n'exclut pas l'existence « de temps à autre » de rupture de stocks ou de perturbations dans le circuit de la distribution, « liées à des appels d'offres infructueux ».