Le problème récurrent de la rupture des médicaments ne semble pas être une vraie préoccupation du ministère de la Santé. A entendre les différents responsables de ce département, on comprend bien qu'on veut à tout prix faire de cette problématique une pure invention de la presse nationale. Après le directeur des structures de santé, le Dr El Hadj, qui a déclaré sur les ondes de la chaîne III, mardi, que cette rupture n'est qu'une «rumeur comme c'est le cas pour le gazoil», le Dr Hafed, directeur de la pharmacie, réfute d'une manière catégorique cette indisponibilité des produits pharmaceutiques, que ce soit en pharmacie ou dans les hôpitaux. Invité hier au Forum du journal Liberté avec son collègue de la PCH, M. Ayad, le directeur de la pharmacie reconnaît que certains programmes à l'importation n'ont été délivrés qu'au mois de mars, mais l'idée de rupture est à écarter selon lui, à court et à long termes. Des assurances qui risquent de ne pas être garanties sachant que l'importation d'un produit pharmaceutique répond à des exigences nationales et internationales avec des délais bien précis et respectés. Mieux encore, le Dr Hafed dresse un tableau des plus reluisants de la situation du marché du médicament en Algérie. Chiffres à l'appui, le directeur de la pharmacie se réjouit de la hausse de la production nationale pour atteindre les 41% au cours de l'année 2014, avec une facture à la production nationale d'un milliard cent trente huit millions d'euros. Un exploit pour 132 unités de production ? Pour lui, ces entreprises ont relevé le défi en attendant d'atteindre l'objectif des 70%. «Il y a une progression significative en termes de production nationale. Ces managers ont beaucoup de mérite, et actuellement l'environnement est plus favorable pour eux. Nous enregistrons un engouement de la part de ces producteurs et avec la volonté de pénétrer le marché extérieur les pouvoirs publics vont prendre les mesures nécessaires pour les accompagner. Il y a 525 certificats déposés par les opérateurs locaux pour justement entamer l'exportation, notamment en Afrique», a-t-il encore souligné. Pour le Dr Hafed, le marché national ne connaît aucune perturbation et le ministère de la santé continue à travailler dans la sérénité et il se prépare à accompagner les producteurs pour l'exportation. Rêve ou réalité ? Interrogé sur la suspension des essais cliniques, le Dr Hafed affirme qu'il n'y a aucune demande en instance. Le directeur de la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), M'hammed Ayad, ne déroge pas à la règle. Il jure la main sur le cœur que lui et son équipe ne ménagent aucun effort pour assurer une disponibilité régulière des produits pharmaceutiques essentiels à grande rotation. «Nous travaillons sans relâche pour justement éviter toutes ces perturbations, et je rends hommage à toute l'équipe de la PCH, notamment des femmes pour lesquelles il arrive de rester au-delà des heures de travail», signale fièrement M. Ayad qui précise qu'il n'y a aucune rupture au niveau de la PCH, que ce soit pour les médicaments ou les consommables. «Nous travaillons pour lancer prochainement l'appel d'offres national qui concernera les producteurs locaux, et il sera suivi de l'appel d'offres international pour l'approvisionnement de l'année 2016», a-t-il annoncé avant de préciser que la PCh a enregistré une progression en termes d'approvisionnement avec un taux de 27% pour le premier trimestre 2015, comparativement à l'année dernière à la même période.