A quelque trois semaines de la commémoration des massacres du 8 mai 45, Sétif a accueilli, hier, le secrétaire d'Etat auprès du ministère de la Défense français chargé des anciens combattants et de la mémoire, Jean-Marc Todeschini. L'hôte de l'Algérie était accompagné du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, de l'ambassadeur de France à Alger et du consul général de France à Annaba. Geste symbolique et une première de la part d'un membre du gouvernement français : Todeschini s'est recueilli devant la stèle érigée au centre de Sétif à la mémoire de Bouzid Saâl, premier martyr des massacres du 8 mai 45, au pied de laquelle il a déposé une gerbe de fleurs.« Je suis venu en Algérie joindre le geste à la parole présidentielle », a-t-il déclaré à la suite de cette cérémonie. En réponse à une question relative à la signification de sa présence à Sétif, dix années après que l'ex-ambassadeur de France, Hubert Colin de Verdière, y avait également déposé une gerbe de fleurs, il a déclaré que les événements du 8 mai 45 étaient une « tragédie inexcusable ». Le secrétaire d'Etat français a rappelé que Bernard Bajolet, ex-ambassadeur de France à Alger, avait également tenu des propos « équivalents » à Guelma, en 2008. Todeschini a considéré que « le plus important, ce sont les propos du président François Hollande en décembre 2012 » ; le président français avait notamment dénoncé, dans un discours prononcé à Alger, un système colonial « profondément injuste et brutal ».Todeschni a poursuivi sa visite en se rendant sur la Place de l'indépendance où il a pris, comme le veut une tradition sétifienne, quelques gorgées d'eau de la fontaine d'Aïn Fouara, puis au mur byzantin dont une importante partie subsiste à l'ouest du parc d'attractions de la ville. Il a achevé sa tournée au musée national archéologique de Sétif où des explications lui ont été données sur les collections qui y sont conservées.