Le réalisateur Ahmed Rachedi a choisi Constantine pour le lancement du tournage de son nouveau film, « Les Sept remparts de la citadelle », film tiré du roman de Mohamed Maârfia. C'est à partir de la place Si El-Haoues, située en face du palais d'Ahmed Bey, que le premier tour de manivelle a été donné mardi après-midi, en présence de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, dans ce décor idéal pour tourner une scène se déroulant durant la guerre de Libération. La ministre a ainsi tenu à être présente durant le lancement du tournage de ce film très attendu qui porte un autre regard sur la guerre de Libération : « Je suis très heureuse de revenir à Constantine pour assister au tournage du film d'Ahmed Rachedi. En vérité, ce long métrage n'entre pas dans le cadre de la manifestation ‘‘Constantine, capitale de la culture arabe'', mais cette ville comme vous le constatez est devenue un pôle culturel qui attire les artistes et les cinéastes. Le réalisateur a ainsi voulu rendre hommage à cette ville et à cette manifestation en choisissant de donner symboliquement le premier tour de manivelle à partir de cette ville. J'espère que Constantine servira de décor à d'autres projets cinématographiques. » La place du Colonel Si El Haoues était bondée de monde en ce jour de tournage, des curieux mais aussi beaucoup de familles et d'enfants qui étaient intrigués et fascinés par le tournage d'une scène d'un accrochage entre des moudjahidine et l'armée française, par la présence de l'équipe de tournage, par les véhicules de l'armée française, et les comédiens portant des costumes de l'époque. Ahmed Rachedi, qui revient à Constantine après le tournage de Mustapha Benboulaïd, nous dira sur son nouveau film de 2 heures 30 minutes : « Aux côtés de l'acteur principal, Hassen Kachach, qui a brillé par le rôle de Benboulaïd, il y a environ 70 comédiens dont Mostefa Laribi et Youcef Sehaïri. Le film revient sur les raisons de la révolte du peuple algérien, à travers un seul personnage qui part prendre les armes pour libérer le pays. Nous avons choisi ce roman de Mohamed Maârfia qui explique de manière intelligente les débuts de la Révolution. Le tournage durera 14 semaines, et en plus de Constantine, nous avons choisi comme décor les villes de M'sila, Batna, Alger et probablement Mostaganem pour ses fermes. » Produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), avec le soutien du ministère de la Culture et du Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographiques (FDATIC), ce projet n'entre pas dans le cadre de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe ». Le cinéaste Ahmed Rachedi nous explique pourquoi « je n'ai pas été sollicité, pour la simple raison qu'ils savent, au niveau du ministère de la Culture, que j'ai un programme très chargé. Je suis sur une série de films sur la Révolution, parce que je tiens à travailler sur la mémoire et contre l'oubli de notre passé, car le seul moyen de libérer l'homme, c'est de lui restituer la mémoire et aller exhumer tout ce qui démontre que cette terre existe depuis 8000 ans. Des civilisations extraordinaires ont vécu dans ce pays et son peuple n'a cessé de résister aux invasions pendant 2500 ans ». Notons enfin que la ministre de la Culture, qui a inauguré une bibliothèque au palais Ahmed-Bey, a confié, concernant les salles de cinéma inscrites dans le programme de réhabilitation, que « nous avons le budget nécessaire pour mener à bien ces opérations de rénovation des six salles de cinéma. Il y a des études qui se font pour nous éviter la précipitation, des salles peuvent être reconverties en d'autres espaces tandis que des salles doivent subir une opération de réhabilitation plus appropriée. Même si elles sont encore fermées, je suis confiante quant au déroulement des festivals et des rencontres de cinéma, car les salles des deux palais de la culture, Malek-Haddad et El Khalifa, ainsi que la salle Ahmed-Bey (Zénith) pourront provisoirement accueillir les projections de films et les rencontres cinématographiques ».