Les usagers du transport urbain et sur-urbain auront du mal à se déplacer. Et pour cause : la fédération nationale du transport des voyageurs et marchandises, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), menace de recourir à un mouvement de protestation à partir de la semaine prochaine afin de faire valoir sa plate-forme de revendications. Selon son président, M. Abdelkader Boucheriet, la fédération temporisera durant cette semaine espérant avoir une réponse favorable de la part du département de M. Amar Tou. Faute de quoi, elle mettra à exécution sa menace. « Nous avons trop attendu. Il est temps que le ministère prenne en charge nos préoccupations », a souligné notre interlocuteur. Il convient de rappeler, dans ce cadre, que la fédération en question a été reçue au ministère des Transports il y a plus de deux mois en même temps que la fédération des chauffeurs de taxi et la fédération des auto-écoles. Le porte-parole des transporteurs des voyageurs et marchandises était le seul à exprimer son mécontentement quant aux tenants et aux aboutissants de cette rencontre. La fédération revient à la charge et décide, cette fois-ci, de ne pas faire machine arrière. M. Boucheriet, contacté hier par téléphone, a fait part de la décision de la fédération de faire pression sur le ministère de tutelle. Représentée au niveau des 48 wilayas, la fédération, dit la même source, est plus que jamais déterminée à entreprendre des actions de protestation dont la forme sera définie ultérieurement. Si l'on tient compte des déclarations de M. Boucheriet, des grèves cycliques ne sont pas à écarter. Les contestataires estiment que les transporteurs sont, au quotidien, confrontés à moult problèmes dans leur activité. Selon lui, le secteur est en proie à une anarchie indescriptible. «Les pouvoirs publics doivent réagir et mettre de l'ordre dans le secteur», a fait remarquer M. Boucheriet, avant d'enchaîner : « la fédération a formulé des propositions et souhaite les discuter avec le ministère ». Versant dans les détails, il a expliqué que les transporteurs demandent de revoir la loi de 1996 qui fixe les prix du transport au kilométrage, jugée «caduque». La fédération a proposé, a-t-il rappelé, de définir les prix du ticket pour les lignes de plus de 30 km, actuellement libres et de revoir à la hausse le prix fixé pour les lignes de moins de 30 km, arrêté à 0,25 centime. L'autre proposition faite par ladite fédération a trait au gel de l'opération d'attribution des lignes jusqu'à l'élaboration d'un plan de transport et de nouveaux plans de circulation.