Un projet visant la création de sociétés par actions de transport urbain par bus est en cours d'étude au niveau de la wilaya d'Oran, après la création de cellules au sein du bureau local de l'Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens (UGCAA), a annoncé, hier, M. Mouad, président de la fédération nationale des transports des voyageurs et des marchandises affiliée à l'UGCAA. Une nouvelle réorganisation qui permettra de mettre un terme à l'anarchie qui prévaut dans le secteur et professionnalisera, par conséquent, cette activité à l'intérieur du tissu urbain et sub-urbain. Tout en soulignant l'intérêt que revêt ce projet notamment en matière de préservation d'emplois, le conférencier a tenu à signaler que 250 transporteurs ont cessé leur activité depuis 2009 à Oran à cause des charges auxquelles ils sont confrontés. Outre le crédit bancaire contracté pour l'acquisition du bus dont le coût avoisine les 900 millions de centimes, viennent s'ajouter la TVA fixée à 17%, le carburant avec une moyenne de 8.000 DA par semaine, la pièce de rechange et tant de dépenses qui ont incité ces opérateurs à tourner le dos à la profession. Ainsi, l'instauration de ce projet peut énormément contribuer à l'amélioration de la prestation de service qui laisse beaucoup à désirer. Un constat alarmant généré par l'absence de contrôle et la non application des sanctions à l'encontre des chauffeurs et des receveurs de bus en infraction. Le non respect des mesures d'hygiène, la non conformité de certains moyens de transport, les comportements irrespectueux de certains receveurs, le non respect de la carte horaire et le diktat qu'imposent ces transporteurs à leurs clients ont été en effet à maintes reprises dénoncées, mais sans suite. Les citoyens pour leur part attendent plus de rigueur dans le suivi et le renforcement du dispositif de contrôle. Nombreux comptent sur des interventions inopinées des services de la direction des transports pour sanctionner ces transporteurs qui refusent de respecter l'itinéraire qui leur est fixé. Mais devant ce mutisme, l'anarchie continue à battre son plein. Pour notre interlocuteur, une ligne verte est mise à la disposition des usagers pour dénoncer ces pratiques et certains comportements mais la fédération ne peut en aucun cas les sanctionner car ce sont les prérogatives de la direction des transports, nous précise-t-on En appelant ainsi à la réorganisation du secteur des transports, le président de la fédération n'a pas hésité à son tour à relever certaines anomalies qui entravent le développement et l'amélioration de la prestation. Il cite à ce titre le cas des cahiers de charges où sur 4.000 transporteurs seulement 50 ont pu obtenir ce document servant à réglementer l'activité. Outre ce cahier des charges délivré par la direction des transports, l'intervenant a souligné le volet de la formation où il a été suggéré un examen de brevet pour un meilleur perfectionnement des opérateurs. Pour ce qui est du recrutement qui se fait de manière quasiment anarchique, la fédération a proposé le recours à l'agence de l'emploi, une procédure réglementaire qui permettra de mieux identifier les postulants et, surtout, la mise sur pied d'un fichier des recrues, une banque de données jugée indispensable pour l'exercice de l'activité. L'intervenant a, en outre, rappelé que la coordination entre les différents services peut mettre un terme à l'anarchie. C'est le cas notamment du manque de commodités de base à l'exemple des gares routières et l'état des quais abandonnés qui n'ont fait que retarder le développement du secteur du transport urbain. Evoquant la dernière augmentation de 5 DA, le président de la fédération a rappelé que cette instruction portant sur une révision du tarif à la hausse date de janvier dernier et n'a été envoyée aux différentes directions qu'en début juillet. Cette augmentation est justifiée par les différentes charges auxquelles font face les transporteurs, sachant qu'une autre hausse de 5 DA est également prévue dans les mois à venir.