• Le tribunal de 1re instance avait condamné le directeur, un chirurgien et un anesthésiste de la clinique, à une année de prison avec sursis. C'est un véritable SOS que viennent de lancer les victimes de la clinique d'ophtalmologie El Anouar et leurs proches qui continuent toujours d'être envahis par la douleur et ce une année, décembre 2009, après que le verdict fut prononcé à l'encontre des responsables de cette clinique. C'est à partir d'une maison de l'une des victimes, à Zouaghi qu'ils ont convoqué la presse locale en début de semaine afin de décrire, au détail prêt, leur détresse. L'histoire des «mutilés» de la clinique El Anouar qui a semé l'émoi parmi la population a fait les Unes de la presse locale, un scandale comparable à l'affaire des enfants circoncis du Khroub. Mais pour Askouri Nasserdine qui a perdu son bébé suite à une simple opération de la cataracte congénitale, beaucoup de choses n'ont pas été dites. Il a notamment tenu à aborder le fond du problème en fournissant de nouvelles précisions : «En tout, il y aurait 24 cas de patients mutilés par le docteur B. A., mais seulement huit ont déposé une plainte contre lui. Le plus grave est qu'il a tenté de nous approcher et malheureusement trois patients ont cédé et ont reçu de sa part une réparation financière». M. Askouri ira jusqu'à dire : «Après la perte de mon fils, j'ai été personnellement approché pour un règlement à l'amiable. On m'a proposé la somme de 5oo millions de centimes en guise de dédommagement, et je devais ainsi garder le silence et mettre fin aux poursuites contre la clinique». Quant à Bouguerzi Lemtaïch, il a non seulement été victime d'une erreur médicale, mais selon le rapport de la médecine légale, lors de son intervention, il lui a été administré des produits sans tenir compte de son état de santé, ce qui veut dire sans son consentement, et les conséquences ont été irréversibles. Les plaignants se sont attaqués également aux conclusions rendues par le Conseil national de Déontologie qui selon eux n'a pas examiné comme il se doit leurs plaintes, et dans le même registre ils ont critiqué les différentes expertises et contre-expertises médicales, qu'ils estiment être clairement en faveur de la clinique, sinon comment expliquer que l'expertise et la contre-expertise sont souvent le fait de la même personne? Rejetant le verdict prononcé il y a une année, les patients veulent aujourd'hui une réparation, ils promettent de revenir à la charge et présenter à nouveau l'affaire devant la justice. Pour rappel, le scandale de la clinique El Anouar a éclaté en 2008 lorsque M. Askouri, père d'un bébé de sept mois décédé suite à une simple opération chirurgicale, avait décidé de porter l'affaire en justice. Trois autres victimes qui ont perdu la vue dans les mêmes circonstances, opérations des cataractes, les chirurgiens ont enlevé le globe oculaire, lui ont emboîté le pas. Le tribunal de 1ère instance avait alors condamné le directeur, un chirurgien et un anesthésiste de la clinique, à une année de prison avec sursis pour négligence médicale ayant entraîné la mort du nourrisson Mohamed-Takieddine et le handicap à vie de trois patients, en plus de 6 mois de prison avec sursis prononcés à l'encontre de deux réceptionnistes pour faux et usage de faux.