Opportune à bien des égards, la problématique a fait l'objet, lundi, d'une conférence-débat animée, dans le cadre du Mois du patrimoine, par Chérifa Bensadek, professeur à l'Ecole supérieure du tourisme (ENST-Alger), au Palais des Raïs, Bastion 23 à Alger. Grande spécialiste du tourisme saharien, Mme Bensadek a pris comme exemple le patrimoine culturel de la région du Touat et du Gourara en focalisant sur les ksours et les zaouias qui constituent, souligne-t-elle, des éléments fondamentaux pour toute entreprise visant la réhabilitation du tourisme culturel, « parce que le désert est à la fois un berceau de civilisation et un lieu de patrimoine matériel et immatériel », insistant sur l'impérative utilisation de ce gisement culturel pour assurer un développement meilleur dans l'ensemble du Sahara. Pour cette ancienne consultante au Pnud, programme des Nations unes pour le développement, la culture et le tourisme sont étroitement liés. Economiquement productifs, ils constituent, explique-t-elle, une aubaine pour les populations locales rongées le plus souvent par le chômage. Citant le cas des ksours sahariens de la région du sud-ouest algérien, elle appelle à la réhabilitation de ces vieux palais zénètes plusieurs fois centenaires, en les inscrivant dans une dynamique touristique. Autrement dit, les transformer tout en veillant scrupuleusement à leurs spécificités culturelles entre autres, en une sorte d'hôtels ou de gîtes, très prisés par les touristes tant nationaux qu'étrangers. Elle cite à cet effet les ksours de Taghit, de Charouine et de Timimoune. « La construction en terre n'est pas seulement devenue à la mode, elle constitue un produit de luxe dans le tourisme moderne », assure-t-elle, non sans citer les vertus thérapeutiques, naturelles et archéologiques de ce patrimoine. Idem pour les zaouias et leurs Khizanates (bibliothèques de manuscrits d'une inestimable valeur) dont regorgent les régions du Touat, du Gourara et du Tidikelt qui offrent un appui certain au développement du tourisme culturel dans le pays. C'est pourquoi Mme Bensadek appelle à la mise œuvre d'une politique qui aura pour principal objectif le développement de l'écotourisme étant à la fois écologique et culturel, et respectant le contexte climatique, naturel et culturel des populations du Sud.