L'impact de l'Internet sur la vie sociale et économique a été l'un des principaux sujets débattus hier au centre de presse d'El Moudjahid par des spécialistes et des représentants du secteur des télécommunications. M. Ali Kahlène, président de l'Association algérienne des fournisseurs d'accès à Internet (AAFAI), a souligné que l'Algérie rattrape progressivement le retard enregistré ces dernières années sur le plan d'accès à Internet. Selon lui, le nombre d'internautes est passé de 50 000 en l'an 2000 à 6 millions actuellement, soit un taux de pénétration de 16,3% alors que 1,5 million d'Algériens sont inscrits sur Facebook Ce qui classe l'Algérie à la place 4e place dans le monde arabe. «C'est une avancée considérable mais insuffisante comparativement à nos voisins maghrébins», tempère Ali Kahlène. En effet, le Maroc compte près de 11 millions d'internautes avec un taux de pénétration de 30% contre 3 millions d'utilisateurs en Tunisie avec 31%. Le premier pays arabe en matière de connexion sont les Emirats arabes unis avec 74% de taux de pénétration. Pour le président de l'AAFAI, la création d'un contenu algérien sur Internet qui relève aussi bien de l'institutionnel que du sociétal, permettra le développement de l'outil Internet et quadruplerait facilement le nombre d'utilisateurs. Evoquant l'ADSL, il a précisé que désormais elle est plus accessible grâce à l'amélioration de la qualité de services depuis 18 mois. D'ailleurs, le nombre d'abonnés ADSL a atteint les 800 000. Cela étant dit, Mme Rachida Bouhada, responsable à Algérie Télécom, a souligné qu'on ne pouvait parler de développement de l'outil Internet en Algérie tant qu'il n'est pas à la portée des citoyens d'avoir accès à des documents administratifs ni la possibilité aussi d'effectuer des consultations médicales interactives avec des spécialistes. Reste qu'il y a quelques années, il y avait deux liens de connexion internationale de 3.4 mégabits. Aujourd'hui, ce lien est passé à 40 gigabits. N'empêche. «L'indicateur de développement en Algérie n'a pas encore atteint les proportions voulues», observe-t-elle. S'ajoute à cela la faiblesse de la densité de la téléphonie fixe. Sur un parc de six millions de ménages, trois millions de lignes sont actives. Pour sa part, Hamza Azazen, chef de division à Algérie Télécom, relève que la stratégie de son institution repose sur trois principaux axes pour développer l'accès à Internet en Algérie. Il s'agit de l'extension géographique de l'accès, le développement des infrastructures nationales et internationales et le lancement de nouveaux services. Selon le même responsable, Algérie Télécom est présente dans 3200 sites assurant 1,3 million d'accès et mises en service. Des progrès que confirme Abdelhakim Meziani, responsable de la communication à Algérie Télécom. Il a indiqué que les autorités ont mis le paquet pour le développement des TIC en Algérie. Il rappelle cependant qu'Algérie Télécom a été fragilisée il y a quelque temps par sa filiale «Djaweb» qui a réduit le coût d'accès à Internet de 50%. Selon lui, Algérie Télécom compte 53 000 km de fibres optiques.