"L'Algérie reste à la traîne dans la production de l'information par rapport à ses voisins, le nombre de sites algériens ne dépasse pas 5000 sites, la moyenne en Tunisie et au Maroc est de 16 000 sites", a annoncé, hier au forum El Moudjahid, M. Ali Kahlal, membre de l'association des technologies de l'information, lors d'une table ronde portant sur l'évolution de l'Internet en Algérie et dans les pays du maghreb. Spécialistes et experts en NTIC et fournisseurs de services Internet, sont tous d'accords que la bulle Internet ne risque pas d'éclater dans les conditions actuelles du marché. Les fournisseurs actuels de services Internet, sont obligés de passer par Algérie Télécom, qui offre un débit qui reste relativement bas, par rapport aux débits proposés en Europe et dans certains pays de la région MENA. Internet est loin de connaître le boom qu'a connu le marché du GSM en Algérie. Depuis la loi qui a libéralisé le marché des télécommunications en 2000, le nombre des abonnés aux GSM est passé de moins de 500 000 à 21 millions, fin 2006. En revanche, le nombre d'utilisateurs disposant de leurs propres moyens d'accès à Internet est de 2 100 000 internautes. D'après M. Hamzaoui Mohamed, directeur général de l'entreprise SIRI, de télécoms, "l'Algérie a un handicap majeur dans la production de l'information, et c'est la production de l'information, qui permet le développement de l'Internet". Cet handicap n'est pas dû à un manque de compétence, car ils sont des centaines à quitter chaque année, les bancs des universités, avec un ingéniorat d'Etat en informatique en poche, mais c'est dû à la politique menée dans ce secteur, au monopole du réseau filaire par un seul opérateur et aux prix qui restent inaccessibles à la majorité des citoyens. Rappelons que l'année dernière un rapport global sur l'évolution des TIC dans le monde, élaboré par les Nations unies et mesurant l'état d'avancement des nouvelles technologies de l'information, notamment l'accès à Internet, le taux de connectivité au PC, le développement de la téléphonie fixe et mobile ainsi que la mise en place de réseau Intranet gouvernemental avait classé l'Algérie à la 123e place avec un index de 0,3242. Un autre rapport émanant cette fois de l'Union internationale des télécommunications sur le développement des TIC dans le monde classait l'Algérie à la 82e position avec notamment un taux de pénétration à l'Internet d'à peine 5 %. Un document précédent, conçu cette fois par le Forum économique mondial, classait l'Algérie à la 87e place sur 115 pays en termes de développement des TIC avec un indice négatif de - 0,72, soit le dernier pays arabe par rapport aux huit autres pays arabes figurant dans le classement.