Le devoir de mémoire s'agissant de la lutte du peuple algérien pour son indépendance « n'incombe pas à la seule génération de Novembre et quiconque croit le contraire se trompe », a déclaré, hier, à Sétif le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. Le ministre, qui présidait la commémoration officielle du 70e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, a souligné que ce devoir de mémoire est aujourd'hui « l'affaire des générations montantes ». Les douloureux événements qui ont ensanglanté mai 1945 à Sétif, à Kherrata, à Guelma et ailleurs, et leur lot de souffrances et de larmes, ont fait « jaillir une étincelle d'espoir, celle de voir l'Algérie recouvrer la souveraineté dont elle a été dépossédée et retrouver une dignité foulée aux pieds par le colonisateur », a ajouté en substance Zitouni après s'être recueilli et avoir déposé une gerbe de fleurs devant la stèle érigée à la mémoire de Bouzid Saâl, premier martyr du 8 mai 1945. Le ministre des Moudjahidine, qui s'exprimait devant une foule nombreuse de citoyens et de moudjahidine, a ajouté, après avoir transmis les chaleureuses salutations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, que les commémorations des dates marquantes du parcours révolutionnaire de l'Algérie « ne sont pas un repli sur le passé mais une preuve de l'attachement des Algériens à leur Histoire ». Les massacres du 8 mai 1945, a-t-il poursuivi en présence, également, des secrétaires généraux des Organisations nationales des moudjahidine, des enfants de chouhada et enfants de moudjahidine, ont constitué « un virage décisif du mouvement national vers l'indépendance du pays et de son émancipation ». L'Algérie « demeurera jalousement attachée à sa riche histoire qui éclairera toujours son chemin et restera aussi ouverte sur le monde et les valeurs de l'humanité », a encore souligné le ministre des Moudjahidine. Les cérémonies officielles commémorant les massacres du 8 mai 1945, présidées par Zitouni, avaient auparavant donné lieu à une minute de silence et de recueillement au cimetière Sidi-Saïd de Sétif, devant le carré aménagé à la mémoire des dizaines d'Algériens dont les corps y avaient été jetés, lors de ces évènements, dans une fosse commune. Le ministre des Moudjahidine a également assisté, place de l'Indépendance, près de la fontaine d'Aïn Fouara, à l'exécution de chants patriotiques par 300 élèves des établissements scolaires de Sétif, avant de visiter, au club internet d'Algérie Télécom, une exposition philatélique dédiée au 8 mai 1945, un salon méditerranéen d'arts plastiques à la salle des fêtes de la commune et un concours de dessins d'enfants au jardin Emir-Abdelkader. Tayeb Zitouni a clôturé sa visite au siège de l'Assemblée populaire de wilaya où une émouvante cérémonie a été organisée pour honorer la mémoire des « ambassadeurs de Sétif » qui ont beaucoup donné à l'Algérie et à la région de Sétif, à l'instar de Ferhat Abbas, du Dr Mohamed-Lamine Debbaghine et de Fodil El Ourtilani. L'ancien chef de gouvernement Belaïd Abdeslam, natif d'Aïn Kebira (27 km au nord-est de Sétif), a également été honoré lors de cette cérémonie par le ministre des Moudjahidine.