La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a plaidé, hier, pour l'hébergement des sites internet en Algérie afin de mieux préserver les données personnelles. « Les cyberenquêteurs sont confrontés à des difficultés lors des investigations sur les infractions commises par des cyberdélinquants dans les cas où le site est hébergé à l'étranger », a précisé le représentant du service central de la lutte contre la cybercriminalité de la Direction de la police judiciaire, le commissaire divisionnaire Abdelkader Mostfaoui. « Nous avons des compétences algériennes. Cela permet de limiter notre dépendance étrangère en matière de télécommunications », a souligné l'officier supérieur de la police lors de son intervention au forum de la Sûreté nationale sur la signature et la certification électroniques. Il a fait savoir qu'héberger un site à l'étranger n'est pas suffisant pour éviter d'être poursuivi en Algérie en cas d'activités illégales même si l'auteur réside à l'étranger. En ce sens, il a insisté sur le montage d'enquêtes internationales et l'échange d'informations en temps réel. Le sous-directeur du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Mahmoud Dif, a, en outre, affirmé que le fournisseur étranger de services d'accès à Internet est inconnu contrairement aux opérateurs établis en Algérie qui doivent avoir des cahiers des charges qui exigent de conserver les données. Consciente de cette menace, la DGSN a axé ses efforts sur la formation de ses cadres. En chiffres, les services spécialisés de la police ont traité 246 affaires en 2014 qui se sont soldées par l'interpellation de 296 cyberdélinquants, avec une hausse sensible des affaires traitées et personnes arrêtées depuis 2011. Les atteintes à la vie privée est l'infraction la plus courante avec 55 cas en 2014 suivie du hacking avec 49 affaires traitées, des diffamations (43 cas) et de l'usurpation d'identité (36). Les mêmes services ont élucidé neuf affaires liées à la pédopornographie et quatre autres relatives à la corruption des mineurs. Le directeur général de la société des données auprès le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Ahmed Barbar, est revenu en détail sur la loi sur la certification et la signature électroniques, précisant que cette dernière est plus vaste que la signature électronique. « Elle répond à un besoin de sécurité sans pour autant être la solution miracle à tous les besoins de sécurité. Il s'agit, en outre, d'un processus permettant la gestion des certificats électroniques dont l'enregistrement, l'émission et la révocation. Le certificat électronique est la carte d'identité sur internet contenant des informations. Il est accordé pour une durée limitée et peut être remis en question pour d'évidentes raisons de sécurité ».