Les services de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ont eu à traiter, pour l'année 2010, six affaires en matière de cybercriminalité dont les auteurs étaient en relations directes avec des organisations criminelles opérant à l'échelle internationale et une trentaine d'affaires criminelle perpétrés à travers l'utilisation des TIC. C'est ce qu'a indiqué Abdelkader Moustfaoui, commissaire chargé de la délinquance économique, invité hier par la radio chaîne III. Il a fait savoir que «l'Algérie n'est pas touchée par les pires cas de la cybercriminalité et elle n'est pas dans la phase où les TIC sont ancrés dans les réflexes quotidiens des citoyens». Le commerce électronique et l'E-bancaire sont deux techniques qui ne sont pas encore maîtrisées en Algérie. Il va sans dire que notre pays «n'est pas fortement touché par le crime financier commis par le biais d'Internet et des TIC». Cependant, cela n'exclut pas que le pays reste exposé à ce genre de phénomène, note-t-il. Raison pour laquelle la DGSN a mis en place des moyens drastiques de lutte contre la cybercriminalité en vue «d'avoir une avance par rapport aux criminels». L'intervenant a fait savoir que «la prise de conscience à l'égard de la cybercriminalité s'est manifestée au début des années 2000». Il a même déploré le vide juridique constaté dans ce cadre. Sur la lancée, il a souligné les difficultés que leur service rencontre pour localiser les criminels, indiquant que l'Internet offre l'anonymat. «Les criminels, dit-il, ont eu toujours recours à des cybercafés publics ou au wifi pour diffuser leur message, ce qui rend sa localisation très difficile. Nous pouvons localiser le cybercafé mais pas le criminel», soutient-il, tout en citant, à titre d'exemple, quelques cas de nuisances et de faits délictuels engendrés par les TIC, entre autres le vol de données personnelles, altération de logiciels, compromission de sites web, détournement de fonds, escroquerie commerciale, ainsi que la transmission de messages à caractère pédophile et pornographique. Citant un exemple concret, il a informé que les services de la DGSN ont mis hors d'état de nuire deux hackers algériens impliqués avec des organisations criminelles internationales de vol de données bancaires. «Il s'agit d'une affaire traitée en 2010. Les criminels effectuaient des retraits frauduleux à partir de comptes bancaires dans des établissements bancaires étrangers», explique M. Moustfaoui. Saisissant cette occasion, ce dernier a lancé un appel aux internautes lesquels doivent, selon lui, être plus vigilants quant aux informations et photos personnelles qu'ils diffusent sur le net et se méfier des réseaux sociaux de communication comme le Facebook. Il ajoutera que «ces informations peuvent être exploitées par d'autres puissances». Evoquant les événements qui ont bouleversé certains pays arabes, l'intervenant a confirmé que ces révolutions ne peuvent être spontanées soulignant que «les événements qui caractérisent la rue arabe ces jours-ci sont presque identiques au mouvement vécu par la région post-communiste de l'Europe de l'Est et l'Afrique centrale dans les années 2000 mais avec un élément facilitateur qu'est l'Internet. L'Internet et le téléphone mobile ont été des moyens de mobilisation et d'orientation des mouvements de protestation». A la question de savoir comment la DGSN traite ce phénomène, M. Moustfaoui a souligné «que nous ne pouvons pas intervenir pour un acte qui ne constitue pas une infraction à la loi pénale. Mais je peux dire que l'apologie du crime, le terrorisme, le racisme et le message qui nourrit la sédition sont réprimés par la loi».