• L'insalubrité règne en maître dans un établissement sanitaire de la taille de ce CHU. Un mois après sa nomination en tant que directeur du CHU de Constantine, M. Benkadri dresse un constat alarmant de l'état des lieux. Fraîchement nommé au poste de directeur du CHU Ben Badis de Constantine, le professeur Hocine Benkadri a abordé, lors d'une conférence de presse tenue ce lundi, plusieurs points relatifs à la situation qui prévaut dans cette structure de santé. Ce qu'il faut retenir en premier, c'est que, seulement en un mois d'activité, le constat dressé par M. Benkadri est alarmant et touche pratiquement tous les domaines à commencer par l'insalubrité qui règne en maître dans un établissement sanitaire de la taille de ce CHU. Une situation qui a d'ailleurs poussé le directeur à remettre un rapport détaillé sur un support DVD au ministère : «La première chose que j'ai dû faire est de remplacer toute l'ancienne équipe dirigeante. Pour cela, j'ai fait appel à des gens compétents et j'ai incorporé beaucoup de femmes aux postes de responsabilité. Nous avons passé quasiment un mois à nettoyer les lieux». Pour étayer ses déclarations et ses accusations, le professeur Benkadri a même projeté des photos sur data show sur l'état désastreux dans lequel se trouvait le CHU. Des images impensables qui montrent les recoins cachés et les anomalies constatés dans l'établissement : des appareils médicaux en panne, des ordures et des gravats qui jonchaient les blocs, les aires et les jardins, des transformateurs défectueux de la Sonelgaz, et même, tenez-vous bien, un gourbi découvert au rez-de-chaussée de la maternité ! «Nous avons fait appel à l'aide de l'ETP et de l'armée qui nous ont fourni des engins pour dégager certains espaces du CHU». Par ailleurs, le nouveau directeur a présenté brièvement les objectifs de sa mission à la tête du CHU. Pour ce qui est des structures et équipements, une vaste opération de rénovation sera lancée, assurait-il, il sera question de revoir le bitumage de toutes les allées, l'étanchéité, la mise à niveau de tous les services et la création de nouveaux blocs médicaux. En ce qui concerne le volet pédagogique, tout en mettant l'accent sur l'importance de l'encadrement du personnel avec des formations à l'adresse des ambulanciers, des paramédicaux ou encore des brancardiers, M. Benkadri a déclaré que le CHU doit rayonner dans toute la Méditerranée, et que pour cela des séminaires et des rencontres internationales seront organisés. «Il faut assurer des soins de qualité et rattraper le retard et pour cela je ne ferais pas de complaisance, ni de faveur y compris pour les professeurs, tout le monde doit travailler. J'ai viré beaucoup de monde car je dois mettre à niveau l'organigramme». interrogé par des journalistes sur ses intentions de revoir la qualité des prestations au profit des malades, notamment pour ce qui concerne la surcharge constatée dans certains services, M. Benkadri a répondu que «pour régler le problème de la surcharge, les consultations doivent être décentralisées. Pour le service de maternité par exemple, il faudrait non seulement créer des pôles d'urgences dans les différentes communes mais ce que les patients cherchent c'est surtout la compétence du personnel et c'est ce que nous allons faire». Enfin, abordant la question de la dégradation et du laisser-aller qui touchent le CAC (Centre anti cancer), le directeur a dénoncé l'état actuel de ce service : «Le centre est mal géré, à mon arrivée j'ai découvert une vraie écurie mais le problème est que le CAC doit être délocalisé parce qu'il pompe tout le budget du CHU».