Les Algériens devront se doter de téléviseurs captant les chaînes numériques terrestres. L'analogique n'aura plus cours dans le monde au plus tard en juin 2020 conformément aux instructions des instances onusiennes concernées par cette question. L'Algérie envisage d'interrompre ce mode de diffusion d'ici à 2017-2018, a souligné, hier, Chawki Sahnine, directeur des études et de développement auprès de l'établissement public de télédiffusion d'Alger (TDA) lors d'une conférence-débat organisée en marge du salon de la communication qui se tient au Palais des expositions. Intervenant sur le thème « la migration vers la diffusion numérique terrestre des programmes télévisuels et radiophoniques », l'expert a informé que l'Algérie se prépare pour assurer au mieux l'ouverture du champ audiovisuel. Après avoir lancé le premier bouquet en 2010 qui comporte 6 chaînes de télévision en mode numérique, trois nouveaux bouquets multiplexes sont programmés « en vue de diffuser un plus grand nombre de chaînes », a-t-il expliqué. Selon l'intervenant, un appel d'offres sera lancé avant la fin de cette année pour le 2e bouquet. Il a précisé qu'il revient à l'autorité de régulation de décider du nombre de chaînes à diffuser ainsi que sur la forme. Selon Sahnine, le taux de couverture de la TNT est supérieur à 80%. Pour ce qui est du taux de pénétration, il a expliqué qu'il est difficile de l'évaluer par manque de statistiques. « Nous pouvons estimer que 15% seulement de la population qui utilise la TNT », a-t-indiqué. Une fois l'analogique arrêté, la prochaine étape sera le lancement de la radio numérique terrestre (RNT) « pour pouvoir prendre en charge les chaînes de radio privées », a-t-il affirmé, faisant observer que la radio numérique en version AM existe déjà sous la forme digital radio mondial (DRM) et couvre actuellement 75% du nord du pays sauf que ce mode de diffusion reste inactif par manque de récepteurs sur le marché. La version FM n'est, par contre, pas encore déployée. « La fréquence FM est actuellement saturée, toutes les fréquences internationales octroyées à Algérie sont utilisées par les chaînes publiques. Nous avons 57 chaînes de radio et sur chaque territoire on peut capter jusqu'à 6 chaînes. Nous sommes en train de voir comment ajouter la 7e ou la 8e chaîne en négociant avec les pays limitrophes mais seulement sur un certain point névralgique comme Alger et Oran car techniquement il est impossible de les avoir partout », a-t-il expliqué.