Beaucoup de dépassements ont été enregistrés lors des différentes opérations de relogement qu'a vécues la capitale au cours de l'année en cours. C'est ce qu'a indiqué, hier, le wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou lors de l'ouverture d'une session ordinaire de l'APW consacrée à l'adoption du projet primitif 2011 de la wilaya, au dossier des affaires sociales, aux cantines et aux chauffages au niveau des établissements scolaires. D'après lui, il y a eu 1 700 recours non fondés dans leur majorité. Parce que beaucoup de personnes ne savent pas que des différentes enquêtes sont réalisés avant et après chaque opération de relogement. Des affaires de faux et usage de faux ont alors été signalées. Par exemple, un citoyen de l'ex-bidonville d'El Djazira a fourni à la commission une copie d'une pièce d'identité établie à Paris. Ailleurs, des citoyens ont obtenu des cartes d'électeurs sans qu'ils soient enregistrés sur le fichier électoral. Mais le wali a, ensuite, dénoncé deux autres cas plus surprenants. Selon lui, 7 familles ont sous-loué leurs appartements une semaine après leur relogement à Tassala El Merdja. Ces derniers ont été démasqués et poursuivis en justice. Le deuxième cas consiste en l'implication d'une personne sensée être honnête. Cela s'est passé avec le responsable de l'opération de relogement dans la daïra de Baraki. À cet effet, M. Addou a tenu à remercier les services de la gendarmerie nationale qui ont enquêté après avoir remarqué que l'on a ajouté 77 personnes dans la liste du recensement effectué en juin 2007. Ils ont, ensuite, trouvé que le responsable concerné touchait des pots-de-vin. «77 familles, ce n'est pas rien. C'est tout un douar à reloger. Puisqu'on en est arrivé là, tous les dossiers seront réexaminés», a prévenu le wali d'Alger. Le droit de 210 familles a déjà été rétabli. Il ne reste qu'une vingtaine de cas concernant les familles qui ont des enfants scolarisés loin des bidonvilles, voire dans d'autres wilayas comme Djelfa et Bouira. On est en train d'étudier leurs cas», a-t-il ajouté. 90% DE LA PREMIÈRE ETAPE DEJÀ REALISES En effet, le wali d'Alger a préféré donner le bilan dans la même tribune dans laquelle il avait au mois de mars dernier annoncé le relogement 10 000 familles avant la fin de l'année et que l'opération se poursuivrait jusqu'à l'éradication totale de l'habitat précaire dans la capitale. Selon lui, 90% de la première étape ont déjà été réalisés. « Pour le moment, plus de 8 200 familles ont déjà été relogées. Il ne reste que quelques poches dans certains quartiers comme Diar Echams, Diar El Afia, Kouba, etc. Leurs occupants seront relogés dans de prochaines opération», a-t-il annoncé en précisant que le reste du programme sera réalisé par étape dans le cadre du plan quinquennal (2010-2014) qui a consacré 35 mille logements à ce programme. «Je l'ai dit et je le redis, c'est le recensement de 2007 qui sera pris en considération. Celui qui a construit une baraque après, on la lui démolira et il reviendra à l'endroit d'où il est venu», a-t-il averti. Lors de cette rencontre, le wali d'Alger a notamment réaffirmé sa détermination à embellir la capitale. Il a annoncé que les nouvelles facultés de Médecine, de Droit et le campus de Sidi Abdallah seront réceptionnés au deuxième trimestre 2011 et fonctionneront dès l'ouverture de la prochaine année universitaire (2010-2012). Concernant l'université de Bouzaréah dont la réalisation a un peu tardé, il a signalé qu'il existe une volonté de la voir apporter un plus pour la ville par des espaces pour langues étrangères et Internet. «On a demandé à récupérer l'espace des hangars occupés par l'ETUSA au niveau de Clairval (Chevalley) pour réaliser ces infrastructures et embellir en même temps l'endroit. On attend la réponse du ministre de l'Enseignement supérieur et celle du Premier ministre», a-t-il indiqué. Pour la façade maritime, Mohamed Kebir Addou a demandé aux élus d'adopter la première tranche du budget pour entamer la réalisation alors que concernant la réhabilitation du vieux bâti, il a signalé qu'il s'agit d'une tâche très complexe puisqu'il est très difficile de trouver des entreprises algériennes avec une main-d'œuvre qualifiée de sauvegarder ces lieux. «On a lancé 10 appels d'offres mais on n'a que 3 ou 4 entreprises qui répondent aux normes. On sera obligé de passer aux appels d'offres internationaux», a fait savoir le wali d'Alger.