Le secrétaire général du Hezbollah chiite libanais, Hassan Nasrallah, a avancé dimanche que Daech est un « danger existentiel » qui nécessite une union sacrée de toutes les forces de la région pour le combattre. « La bataille contre le projet takfiri est une bataille existentielle à laquelle sont confrontés notre pays et notre région, et lorsqu'il s'agit d'une bataille existentielle, toutes les autres passent au second plan », a-t-il dit dans une intervention sur un écran géant à Nabatiyé (sud), lors d'un rassemblement pour le 15e anniversaire du retrait israélien du Liban. « Nous faisons face à un danger inédit dans l'histoire qui menace l'Humanité (...) Cette menace ne vise pas (spécifiquement) la résistance (le Hezbollah) au Liban, une confession particulière, le régime en Syrie, le gouvernement en Irak ou un groupe au Yémen. Le danger vise tout le monde. Personne ne doit faire la politique de l'autruche », a martelé le leader chiite qui a reconnu la participation du Hezbollah aux combats aux côtés des forces syriennes contre la rébellion armée et les terroristes. « Nous sommes présents aujourd'hui dans beaucoup d'endroits et nous serons présents partout en Syrie où notre présence est requise pour la bataille », -t-il lancé. Nasrallah a admis en février dernier que ses forces étaient présentes en Irak et la semaine passée, il a assuré que « la résistance » était prête à renforcer cette présence dans le cadre de l'offensive contre Daech à Ramadi. Jusque-là, le chef du Hezbollah affirmait que ses forces agissaient seulement pour défendre la frontière libanaise et les lieux saints chiites. S'adressant à ses adversaires politiques au Liban, il leur a demandé de ne pas avoir peur d'une victoire du Hezbollah mais de sa défaite. L'ancien Premier ministre libanais Saâd Hariri, leader du courant Futur, a aussitôt critiqué ce discours. « Défendre le pays, la souveraineté et la dignité (du Liban) n'est pas de la responsabilité du Hezbollah, ni à Aarsal ni dans les montagnes (de la frontière) ni ailleurs », dit-il estimant que « tout discours évoquant d'autres garanties (...) est inacceptable, absurde et suicidaire ». Affirmant aussi ne pas avoir besoin de prouver que son mouvement est hostile à Daech, Hariri a souligné que « l'Etat libanais et ses institutions légitimes sont notre seuls choix, garantie et salut ».