Bouzeboudjen s'est félicité de la signature de ce protocole de coopération qui « permettra à l'Algérie de bénéficier de l'expertise française dans le domaine de la sensibilisation et de la prévention de la corruption ». Aussi, des échanges de délégations de fonctionnaires entre les deux institutions et la formation et la participation à des stages de courte durée seront au programme. Pour sa part, Badie a indiqué avoir appris au cours des débats que l'Algérie avait « une avance sur la France en matière de coordination avec les différents départements ministériels ». Lors de cette journée d'étude, intervenant en application des instructions du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, relatives au programme national de sensibilisation et de formation anticorruption des agents publics ainsi qu'à la déclaration de patrimoine des fonctionnaires, le président de l'ONPLC a estimé que « si l'acte de corruption implique la responsabilité première de l'agent public, il n'en reste pas moins que sa réalisation n'aurait probablement pas été rendue possible sans les dysfonctionnements dans les processus de prise de décision et dans le contrôle hiérarchique prévalant dans nos administrations ». Rappelant que le plan d'action de l'Organe qu'il préside est « construit sur une approche basée sur l'évaluation des risques de corruption », il a relevé la pertinence pour l'ONPLC de cerner précisément les sources récurrentes, les opportunités et les acteurs possibles de l'acte de corruption . Il a indiqué que son organe a effectué un sondage (non encore rendu public) sur la perception de la corruption par la population, avec le concours du Centre de recherche en anthropologie sociale (CRASC), qui a révélé entre autres une manifeste défiance à l'égard des administrations publiques. Il est, par ailleurs, revenu sur la législation nationale inhérente à la lutte contre la corruption et la Convention des Nations unies contre la corruption ratifiée par l'Algérie par décret présidentiel du 19 avril 2004 et transposée dans la loi 06-01 du 20 février 2006. « La lutte contre la corruption s'inscrit dans la dimension des politiques universelles, c'est-à-dire des politiques structurées, institutionnalisées et évaluées dans le cadre d'une approche consensuelle et novatrice », a-t-il affirmé. Il a également rappelé que l'Algérie a fait l'objet en 2013 d'une évaluation par ses pairs avec l'accompagnement du bureau des Nations unies contre la drogue et le crime basé à Vienne. « L'évaluation a fait ressortir une transposition satisfaisante dans le droit interne des prescriptions des deux chapitres de la convention des Nations unies contre la corruption Il s'agit du chapitre relatif aux incriminations, à la détection et à la répression et celui portant sur la coopération internationale en matière pénale », soutient-il.