La Fifa a été frappée hier par un double séisme avec l'arrestation de sept responsables soupçonnés de corruption et par la perquisition de son siège à Zurich, dans une affaire distincte portant sur l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Pourtant, l'élection présidentielle lors de laquelle Joseph Blatter, âgé de 79 ans, briguera un cinquième mandat reste prévue pour demain. Vers six heures du matin, des policiers suisses en civil opérant à la demande des autorités américaines se sont présentés à l'hôtel cinq étoiles Baur au centre de Zurich, où sont logés les principaux dirigeants de la Fifa. Ils en sont repartis après avoir interpellé sept responsables de la Fifa, soupçonnés d'avoir accepté des dessous de table d'un montant total de plusieurs dizaines de millions de dollars des années 1990 à nos jours. Les suspects interpellés ont été placés en détention et font l'objet d'une demande d'extradition américaine. Selon le New York Times, qui a révélé ces arrestations, les accusations visent des faits de corruption portant notamment sur des attributions de Coupes du monde, de droits de marketing et de télévision. Les accusations visent également des escroqueries par voie électronique, des faits de racket et de blanchiment d'argent. Le département de la Justice américain a indiqué avoir au total inculpé pour corruption neuf élus de la Fifa, ainsi que cinq responsables de sociétés de marketing sportif. Par ailleurs, le siège de la Confédération d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), situé à Miami, a été perquisitionné dans le cadre de cette procédure, a précisé le département de la Justice. Dans une procédure distincte, le parquet suisse a annoncé avoir saisi des documents électroniques au siège de la Fifa. Ces saisies ont eu lieu dans le cadre d'une procédure pénale contre X pour soupçon « de blanchiment d'argent et gestion déloyale » entourant les attributions des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. Cette procédure, le 10 mars, n'avait pas été rendue publique jusqu'à hier. Selon Walter De Gregorio, le directeur de la communication de la Fifa, cette perquisition est liée à la plainte déposée le 18 novembre par la Fifa pour des soupçons de « transferts internationaux de patrimoine ». « Ce n'est pas un jour agréable, mais c'est aussi un bon jour, car les choses avancent et nous avons hâte d'avoir des réponses », a affirmé De Gregorio, qui a assuré que la Fifa coopérait « pleinement » avec les autorités suisses et américaines. « La Fifa est la victime. Nous coopérons, nous donnons toutes les informations demandées. Il est de notre intérêt que toutes les questions posées trouvent des réponses », a-t-il dit. « C'est bien pour la Fifa. Pas en termes d'image, mais en ce qui concerne le ménage que nous avons entrepris ces dernières années », a-t-il insisté.