C'est de la magie pure : déjà auteur du but du sacre en Liga, le lutin argentin, Messi, a récidivé, samedi soir au Camp Nou, avec un slalom d'anthologie, se jouant de quatre adversaires pour ouvrir la marque dès la 20e minute de jeu. Messi a ensuite été impliqué sur l'action amenant le deuxième but, signé Neymar (36e), avant d'inscrire le troisième sur un centre en retrait de Dani Alves (73e). Le Basque Iñaki Williams a sauvé l'honneur en fin de match (79e). A ce niveau-là, on voit mal quelle équipe, quel système défensif pourrait arrêter l'ensorcelant Messi, revenu à un niveau surnaturel après une saison 2013-2014 à oublier. La Juventus Turin, adversaire du Barça en finale de C1, est prévenue. C'est la 27e Coupe du Roi du Barça, record de l'épreuve. Et tant pis pour l'Athletic Bilbao, qui rêvait de décrocher enfin un trophée après 31 années blanches et deux autres finales de Coupe perdues face au Barça en 2009 et 2012. Mais Messi est trop fort, trop intenable, trop rapide, trop affamé de ballon et de titres. De toutes les couleurs Débordements, crochets, une-deux... L'Argentin leur en a fait voir de toutes les couleurs avec un chef-d'œuvre pour commencer : il a échappé à trois défenseurs, crocheté un quatrième joueur et marqué d'une frappe puissante au premier poteau (20e). Messi a aussi été impliqué sur le deuxième but, signant un une-deux avec Ivan Rakitic : le Croate a lancé Luis Suarez, qui a impeccablement servi Neymar, buteur d'un plat du pied (36e). A l'évidence, le « Roi Leo » a signé une performance complète samedi et ses ouvertures millimétrées vers l'aile opposée auraient pu permettre au Barça de mener très largement à la pause. Bref, il n'y avait pas grand-chose à faire face à Messi, Suarez et Neymar, devenus dès leur première saison d'association l'un des meilleurs trios de l'histoire du club catalan. Messi a d'ailleurs alourdi la marque en se faufilant entre les défenseurs (73e), juste avant la réduction du score de la tête de Williams (79e), seul Basque à avoir été dangereux samedi. Xavi applaudi, l'hymne espagnol sifflé Avec désormais 120 buts toutes compétitions confondues cette saison, le trident « MSN » a d'ailleurs effacé le précédent record du genre en Espagne sur la période récente, détenu jusque-là par Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et Gonzalo Higuain (118 buts en 2011-2012). C'est dire si Messi a toutes les chances de récupérer le Ballon d'Or aux dépens de Ronaldo l'hiver prochain. Le public catalan ne s'y est pas trompé, scandant plusieurs fois le nom de l'idole. Il a aussi applaudi à tout rompre l'entrée du maître à jouer Xavi Hernandez (35 ans), en partance cet été pour le Qatar et qui a achevé sur un trophée son inoubliable carrière de joueur au Camp Nou. Tout aussi mémorable dans l'enceinte barcelonaise : le niveau sonore des supporters, dans un stade comble et rugissant. Au point d'ailleurs qu'un énorme concert de sifflets a retenti au moment de l'hymne espagnol en début de rencontre, alors que s'affichaient en tribune des mosaïques aux couleurs des drapeaux basques et catalans. Cette protestation en présence du roi Felipe VI pourrait d'ailleurs valoir des sanctions aux deux clubs. Mais cette bronca a bien vite cédé la place aux applaudissements adressés à Messi, véritable roi de la fête. Dans son sillage, le Barça est une machine inarrêtable en attaque et imperturbable en défense. Nul doute que la Juventus se demande déjà comment faire un sort au magicien argentin.