Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, a indiqué, hier, à New York, que la politique nationale de l'emploi des jeunes « se confond largement avec la politique nationale de promotion de l'emploi elle-même ». « En vérité, la frange de la jeunesse constituant plus de 3/5 de l'ensemble de la population, la politique nationale de l'emploi des jeunes se confond largement avec la politique nationale de promotion de l'emploi elle-même », a indiqué Messahel dans son intervention à la réunion de haut niveau sur le dividende démographique et l'emploi des jeunes. Il a ajouté que concernant plus particulièrement la période 2010-2014, un plan d'action gouvernementale visant la réduction du taux de chômage à moins de 10% a adopté une approche consistant en le soutien à l'investissement générateur d'emplois au moyen d'incitatifs fiscaux et de crédit. Il consiste également en le développement de l'entrepreneuriat chez les jeunes à la faveur de trois dispositifs dotés d'importantes ressources financières et chargés de traduire les diverses mesures d'incitation, précisant qu'il s'agissait de l'Agence de soutien à l'emploi des jeunes, de la Caisse d'assurance chômage et de l'Agence de gestion du micro-crédit, a expliqué le ministre. Ce plan consiste aussi en le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, le contrat de travail aidé pour lequel l'employeur perçoit une aide financière, la modernisation de l'Agence nationale de l'emploi, qui a très « sensiblement » amélioré les ratios d'encadrement du marché du travail et la formation qualifiante à l'insertion au poste de travail, au moyen de partenariats avec les agents économiques, a relevé Messahel. Il a ajouté que si ce plan d'action quinquennal « a largement atteint ses objectifs en termes de nombre de création d'emplois et de maintien du chômage au taux visé de 10%, il est surtout intéressant de relever que près de la moitié des 3,8 millions d'emplois créés, hors agriculture, sur la période considérée, l'ont été à la faveur du lancement par les jeunes de leur propre entreprise ». Messahel a soutenu, cependant, qu'il était « tout aussi vrai que ces fonds publics ont revitalisé le tissu économique de sorte que les entreprises à capitaux publics ont perdu de longue date leur statut de premier employeur au profit des opérateurs privés ». Le ministre a indiqué que partager l'expérience de l'Algérie au regard du dividende démographique « me fait l'obligation de rappeler que mon pays est situé au cœur d'une sous-région de l'Afrique que les instances internationales créditent du taux de chômage des jeunes le plus élevé sur le continent, le situant autour de 24%, et le citant volontiers parmi les causes de l'instabilité politique qu'ont connue certains pays de notre région depuis le début de la décennie en cours ». Messahel a indiqué, dans ce cadre, que parmi les défis « les plus importants » auxquels les pays africains font face, figurent le chômage et le sous-emploi de la tranche d'âge la plus importante de la population que sont les jeunes, « défi accentué chaque année par l'arrivée sur le marché du travail de millions de demandeurs d'emploi supplémentaires », a-t-il noté.