Christopher Ross présidera du 16 au 18 décembre à Greentree, dans la banlieue de New York, la quatrième série des pourparlers informels entre le Maroc et le Front Polisario, annonce Martin Nesirky, le porte-parole de l'ONU. L'Algérie et la Mauritanie, deux pays voisins des belligérants, participeront à cette réunion en qualité d'observateurs pour réaffirmer la nécessité du «respect» de la légalité internationale. Le Maroc et le Front Polisario qui se retrouveront, début 2011, pour une 5e réunion informelle, réussiront-ils lors de ce rendez-vous organisé dans le cadre du mandat donné par le Conseil de sécurité à l'envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental pour mener des négociations, à explorer de nouvelles approches et créer un environnement plus propice au progrès, comme ils ont convenu les 8 et 9 novembre dernier à l'issue de la 3e réunion informelle qu'ils ont tenue près de New York? Les deux parties avaient pris deux engagements. Un, «reprendre sans délai les visites familiales par avion sur la base d'une application stricte du plan d'action agréé en 2004». Deux, se réunir à Genève avec le Haut Commissariat pour les réfugiés «afin de revoir la mise en œuvre du plan d'action dans sa totalité et d'avancer vers le lancement des visites par voie terrestre». Plus d'un mois après, aucune visite n'a été annoncée, les désaccords apparus lors des premières rencontres sont toujours là. Le Maroc campe sur son plan pour l'autonomie sous sa souveraineté, comme seule et unique base des futures négociations. Le Polisario qui se rendra à ce rendez-vous pour exprimer sa disponibilité à «des négociations justes», estime que le statut final du Sahara occidental doit être décidé lors d'un référendum d'autodétermination qui donnerait aux Sahraouis le choix entre trois options : indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine ou encore rattachement au Maroc. Outre ces divergences exprimées lors des trois premières rencontres, dont celles en août 2009 à Durnstein (Autriche) et en février dernier à Armonk (Etats-Unis), il y a les effets du démantèlement «barbare» par l'armée marocaine du camp de Gdim Izik, près d'El Ayoune, le 8 novembre 2010 qui avait créé une atmosphère tendue lors du troisième round. Lors de cet acte «prémédité» où «différentes armes, des blindés et des hélicoptères ont été utilisés, la machine de répression marocaine qui n'a épargné aucune tranche sociale, a fait état, selon les Sahraouis, des «dizaines de morts». «Près de 140 détenus subissent toujours les formes les plus ignobles de torture et sont victimes de violations dans les geôles marocaines», affirment à Alger des témoins venus d'El Ayoune occupée, réitérant leur volonté à «poursuivre la résistance pacifique jusqu'à la réalisation de l'objectif escompté : l'organisation d'un référendum d'autodétermination libre et transparent» et leur espoir de voir l'ONU envoyer une «commission d'enquête internationale» à Gdim Izik pour mettre à nu les violations commises par les forces marocaines et élargir les prérogatives de la Minurso qui est sur le terrain depuis 1991, au contrôle du respect des droits de l'homme.