L'asthme, cette maladie du système respiratoire, s'étend de plus en plus parmi la population. La pollution atmosphérique et le tabagisme sont parmi les facteurs favorisant cette pathologie. « Malgré les moyens thérapeutiques disponibles, l'asthme continue de toucher aussi bien les enfants que les adultes », a rappelé, hier, Mohamed Lemdani, maître assistant en pneumo-allergologie au CHU de Beni Messous, lors de la Journée nationale de l'asthme. Une occasion pour laquelle une journée de sensibilisation a été organisée à la place Aït-Saâda de Belouizdad, à Alger. Selon les statistiques fournies par l'Institut national de santé publique (INSP), 3,5% d'adultes et 8% d'enfants en sont atteints. « L'éducation sanitaire doit faire partie du traitement. Le malade doit connaître sa maladie, les médicaments qu'il prend, l'utilisation de l'inhalateur et savoir différencier le traitement de fond du traitement d'urgence sans oublier le soutien psychologique », a expliqué le docteur Lemdani pour qui la sensibilisation est primordiale. Parmi les facteurs favorisant l'asthme, le maître assistant pointe du doigt le tabagisme. Il affirme que le tabagisme relève de la santé publique et à charge de l'Etat de faire respecter la loi sur le tabac. « De plus en plus de jeunes, à peine âgés de 12 ans, fument, sachant qu'une cigarette contient 4.000 composants parmi lesquels 50 sont cancérigènes », précise-t-il. Sur ce point, le Dr Cherifa Ameziane, spécialiste en pneumo-phtisiologie à la clinique Lallahoum de la Basse- Casbah, constate que la campagne anti-tabac qu'elle mène depuis longtemps n'a pas porté ses fruits. « Même les pneumologues fument à l'intérieur des établissements sanitaires alors qu'ils sont censés donner l'exemple », regrette-t-elle. Seule consolation pour elle : depuis janvier 2015, un homme de 62 ans a arrêté de fumer suite à une complication respiratoire et des douleurs thoraciques. Autre satisfaction, les parents ainsi que les enfants asthmatiques ou souffrant de rhinite allergique ont été nombreux à recevoir, hier, les explications nécessaires. Toutefois, ils estiment que certains problèmes liés à l'asthme doivent être pris en charge par l'Etat comme la lutte contre la pollution atmosphérique. Une parente a suggéré le remplacement du carburant par les énergies renouvelables. Le président de l'Association algérienne de solidarité avec les malades respiratoires, Rachid Saâdaoui, a proposé de lutter contre le tabagisme par l'application sévère de la loi au même titre que la législation sur le port de la ceinture de sécurité. Pour le professeur Nafissa Benhalla, pédiatre, chef du service allergologie du CHU de Beni Messous, outre la lutte contre le tabagisme, il faut s'occuper des enfants pour qu'ils n'atteignent pas le stade irréversible de l'asthme et surtout faire de l'éducation sanitaire. Sur ce dernier point, elle rappelera que chaque malade est un médecin pour lui-même. « Il doit comprendre sa maladie pour mieux l'appréhender », a-t-elle conseillé. En outre, elle a rappelé que les médicaments qui traitent l'asthme de l'enfant et de l'adulte sont disponibles et remboursés par la Sécurité sociale. D'autres médecins spécialistes, présents, ont expliqué aux parents et aux enfants les causes et les contraintes de cette maladie