Un médicament pour le traitement de l'asthme chez l'enfant, nouvellement enregistré en Algérie, a été présenté, vendredi dernier, aux praticiens spécialistes à l'hôtel Sheraton. La prévalence de l'asthme, dans le pays, oscille entre 4 et 6% pour les sujets adultes. Chez les enfants, il se situe dans une proportion de 8 à10%, selon les résultats des enquêtes épidémiologiques, exposés à l'occasion. Ce qui sous-entend qu'environs un million d'Algériens souffrent de cette maladie respiratoire chronique, dont la propagation est favorisée par la pollution, l'humidité, la multiplication des agents allergènes et les changements opérés dans le mode de vie et dans les habitudes alimentaires, ainsi que le tabagisme. L'incidence de l'asthme sur la vie du gosse est pénible. Elle limite ses activités physiques, freine son développement, augmente le taux d'absentéisme scolaire… Elle peut être carrément fatale, sans une prise en charge thérapeutique rigoureuse. Une enquête, effectuée par l'Institut national de santé publique en 2005, a porté sur le suivi de 5 781 enfants souffrant d'asthme. 176 d'entre eux sont décédés, alors qu'ils étaient hospitalisés pour une infection respiratoire aiguë. Selon les conférenciers, principalement des spécialistes des pathologies respiratoires, la prise en charge de l'asthme n'est pas assez efficiente, en raison notamment des carences avérées dans le dépistage de la maladie et de la mauvaise observance du traitement, souvent établi à vie. Pourtant, le professeur Douagui, chef de service allergologie et pneumologie au CHU de Beni Messous, l'Algérie est l'un des rares pays en Afrique à disposer de tous les moyens diagnostiques et thérapeutiques de l'asthme et des allergies respiratoires. La facture des médicaments y afférents est d'ailleurs évaluée à environ 1,2 milliard de dollars. C'est donc devant quelques 400 praticiens spécialistes, qu'une nouvelle classe thérapeutique —Singulair en l'occurrence — dans le traitement de cette dominante maladie chronique chez l'enfant. À en croire ses promoteurs, cette molécule se singularise par “une action rapide et une efficacité démontrée sur les exacerbations de la maladie qu'elle diminue et sur la fonction respiratoire qu'elle améliore avec comme conséquences une réduction du nombre de crises, de consommation de la Ventoline et une amélioration de la qualité de vie”. Le Dr Rudi Peche, exerçant au Centre hospitalo-universitaire de Bruxelles, a soutenu que la place de ce médicament “dans l'arsenal thérapeutique se situe, d'une part, dans le traitement de fond de l'asthme persistant léger à modéré, en traitement additif chez les patients mal contrôles par les corticoïdes inhalés, d'autre part”.