Le président du tribunal criminel de Blida, Antar Menouar, a refusé, hier, les questions subsidiaires proposées par les avocats de la Banque d'Algérie. Mohamed Zerguerras, procureur général, a demandé au président du tribunal l'inscription de quatre questions subsidiaires qui seront posées aux accusés Kechad Belaid, Mir Amar, Zerouki Fayçal et Toudjane Mouloud, car ces derniers ont été responsables des caisses, d'autant que, selon le procureur, l'arrêt de renvoi note qu'ils sont les principaux responsables des « la falsification des pièces comptables ». L'audience d'hier a été consacrée aux requêtes des avocats des parties civiles composées en majorité d'organismes d'Etat, tels que les OPGI et les caisses d'assurances et des retraites qui avaient, en majorité, argumenté les dépôts des fonds par les taux d'intérêt importants qu'offrait la banque Khalifa. Khaled Achour, l'avocat de la Banque d'Algérie, a affirmé que Khalifa Bank a caché la réalité de sa gestion catastrophique de 1999 à 2002. « Si la vérité de la gestion ne parvient pas à la banque d'Algérie, comment Khalifa Bank va-t-elle prouver sa bonne gouvernance ? », s'est interrogé. « Il y a des documents de comptabilité mensuels (10 R) que Khalifa Bank n'a jamais présentés à la banque d'Algérie. Ce document devait comporter les dépôts à terme effectués par les entreprises publiques, ce qui n'a jamais été le cas. En outre, le ratio de solvabilité n'a jamais été respecté par la banque Khalifa », a noté l'avocat. Pour Me Khaled Achour, « la banque centrale ne pouvait pas s'ingérer dans la gestion de Khalifa Bank, car il y a des limites pour intervenir dans une banque, qu'elle soit publique ou privée ». L'avocat a estimé que la banque Khalifa n'était pas en mesure de respecter la loi sur la monnaie et le crédit. Dans son intervention, le défenseur de la Banque d'Algérie s'est interrogé sur le sort de l'argent de l'agence d'Oran de Khalifa Bank qui avait activé durant huit mois sans l'aval de la Banque d'Algérie. La défense a ensuite abordé la falsification des dossiers de domiciliation et des opérations dont certaines ne comportaient pas de signature ni même de cachet. L'avocat a également souligné le rôle de la commission bancaire qui avait pris des mesures disciplinaires à l'encontre de Khalifa Bank pour qu'elle respecte les lois qu'impose l'instance nationale sur la monnaie et le crédit mais qui n'ont jamais été prises en compte par la Banque. « Je défie quiconque de prouver que le retrait de l'agrément à la banque Khalifa n'était pas valable », lance-t-il, avant d'affirmer que la crédibilité de la banque d'Algérie a été touchée par ce scandale. Mohamed Meziane, avocat du liquidateur, Moncef Badsi, qui a demandé l'ajournement de sa plaidoirie pour aujourd'hui, promet de divulguer des affaires de mauvaise gestion susceptibles d'enfoncer Abdelmoumène Khalifa.