Le documentaire « Calédonie, exil injuste », projeté mardi dernier à la cinémathèque « Ouarsenis » d'Oran, met la lumière sur le crime de déportation et d'exil dont ont été victimes des Algériens à l'époque de la colonisation française. Cette œuvre du réalisateur algérien, Abelkader Mame, projetée en compétition des documentaires dans le cadre du Festival international d'Oran du film arabe (FIOFA), remonte à l'année 1871, lorsque le colonisateur français exilait en Nouvelle-Calédonie les chefs de la résistance menée par cheikhs Mohamed El Mokrani et Meziane El Haddad, dans une tentative de brouiller leur identité et casser leur esprit rebelle rejetant l'occupation. Ce documentaire montre que l'esprit solidarité qui anime le peuple algérien est encore ancré chez les descendants d'El Mokrani, d'El Haddad et d'autres résistants, qui conservent jalousement leur identité et leur culture authentiques. Dans une déclaration à l'APS, le réalisateur a souligné que cette solidarité, enracinée dans la société algérienne et léguée par les ancêtres exilés dans cette île et dont certains sont morts avant leur arrivée, est conservée comme une « valeur historique » leur permettant de préserver leur existence. Cette œuvre de 45 minutes, suivie avec émotion par des amateurs du 7e art, s'est basée sur des témoignages vivants en Nouvelle-Calédonie de descendants algériens toujours attachés à leur patrie mère, à leurs références historique, religieuse, leur identité, qui font part de la douleur vécue pour retrouver leur identité algérienne, confirmer leur origine et obtenir des documents administratifs comme le passeport algérien. Le documentaire véhicule une série de messages pour attirer l'attention du peuple et du gouvernement algérien sur ces enfants exilés pour les aider à connaitre les leurs, à jeter des ponts de contact, à réaliser leurs rêves de création de la « maison de l'Algérie » en Nouvelle-Calédonie, leur permettant la recherche de leurs familles en Algérie et de disposer d'enseignants de langue arabe et d'enseignement islamique. Lors du débat succédant la projection, le réalisateur, Abelkader Mame a indiqué que la confirmation de la descendance est une question administrative complexe qui ne signifie nullement une défaillance des autorités algériennes. Le héros qui débarrasse sa ville des mines Le documentaire « Balnaja » du réalisateur irakien, Ali Rahim, projeté en compétition lors de la même séance, aborde en 45 minutes, l'histoire de quatre personnages (un démineur, un avocat, un artiste et un intellectuel). Ces personnages militent pour débarrasser leur ville « Halebja » dans le Kurdistan irakien des sequelles d'un bombardement à l'arme chimique en 1988. Le démineur « Houchiari », considéré comme le héros dans le documentaire, est parvenu en 25 ans à déterrer de Halebja plus d'un (1) million de mines de guerre, a indiqué le réalisateur. Comme prix pour que sa ville surmonte les douleurs du passé, il perdit deux jambes pieds à cause de mines plantées sur les frontières irano-irakiennes. Dans la compétition des films documentaires au titre du FIOFA, 12 œuvres de six pays dont trois algériens en lice, seront évaluées par un jury présidé par le réalisateur algérien, Noureddine Adnani.