Emouvant plaidoyer contre le mariage précoce au Yémen où des fillettes sont mariées avant même d'atteindre la puberté. Pour dénoncer ce genre de pratique « contre-nature », la réalisatrice yéménite Khadidja Al Salami a fait un sublime film, « I am Nojoom, age 10 and divorced ». Projetée à Oran, cette fiction entièrement tournée au Yémen, a séduit le public venu nombreux. C'est l'histoire d'une famille polygame modeste. L'un des enfants, une fille, a été violée par son voisin. Choqué par ce déshonneur inopiné, le père décide de vendre ses biens et de quitter son village natal pour s'installer au centre-ville. Le père n'a d'autre choix que de marier sa fille Nojoom pour pouvoir subvenir aux besoins quotidiens de sa famille. A partir de cette décision, la vie devient intenable. La thématique est vraiment dure et insoutenable. Cependant, il faut saluer la haute qualité technique de ce film, ainsi que le jeu parfait et excellent des comédiens qui ont surpris plus d'un, notamment Reham Mohammed, qui campe le rôle de Nojoom. Cette œuvre, primée au dernier festival de Dubai, raconte le combat d'une petite fille contre le mariage précoce, un phénomène qui touche un tiers des femmes yéménites de moins de 18 ans.