Le président du tribunal de Blida, Menouar Antar, semble ne pas être convaincu par les plaidoiries de certains avocats. « On n'est pas dans un procès en correctionnelle qui repose sur la fourniture de preuves tangibles mais dans un procès en pénal qui repose uniquement sur la conviction des jurés. Donc, il faut nous convaincre sur l'innocence de votre client », faisait remarquer le juge à chaque fois qu'un avocat faisait une digression. Deghouche Attef, assurant la défense de trois accusés poursuivis pour association de malfaiteurs, vol et abus de confiance, a entamé son intervention par la défense de Mir Omar, ex-directeur de l'agence bancaire de Khalifa à Cheraga qui se trouve toujours en prison après 11 années. Chagriné suite au décès de son épouse, Mir Omar refuse de quitter sa cellule avant qu'il ne soit innocenté de toutes les accusations portées contre lui. Selon son avocat, le prisonnier qui a obtenu trois baccalauréats au cours de sa détention, ne semble pas intéressé par un acquittement qui suit une cassation, mais par une relaxe qui repose sur la présentation des preuves de son innocence. Pour lui, c'est le seul moyen de rendre hommage à sa défunte épouse « partie sans lui dire au revoir ». Dans sa plaidoirie, Me Deghouche a rappelé que le liquidateur de la Khalifa Bank, Badci Moncef et les experts avaient attesté qu'ils n'ont trouvé aucun trou dans les finances de l'agence que dirigeait Mir Omar. Plaidant également la cause de Kechad Belaïd, ex-directeur de l'agence bancaire de Khalifa à Blida, contre lequel le procureur général a requis 15 ans de prison ferme ainsi que la saisie de tous ses biens, l'avocat a rappelé que l'accusé a quitté l'agence en juillet 2002 et que de ce fait, toutes les opérations réalisées après cette date ne le concernent pas. Même verve déployée pour défendre Châachoue Badreddine, agent de sécurité au sein de la banque Khalifa, contre lequel 15 années de prison ont été requises. Me Deghouche a affirmé que son client n'avait aucune relation avec ladite banque. « Il était un simple agent de sécurité qui n'avait aucun rapport avec la manipulation de l'argent ou de documents ». Le père de Khalifa sponsorisait le NAHD Belkhider Abdelhafid, l'avocat d'Ighil Meziane poursuivi pour association de malfaiteurs et vol contre lesquel 15 ans de prison ont été requis, a relaté le parcours professionnel et sportif de son client pour dire qu'il a un palmarès qui prouve son sérieux et son intégrité. Il a rappelé également la relation entre Ighil et Rafik Abdelmouméne Khalifa et le père de ce dernier qui sponsorisait, à l'époque l'équipe du NAHD. « C'est cette amitié tissée autour d'un amour d'un club de football qui a fait que Ighil Meziane n'a pas hésité un instant lorsque le patron du groupe Khalifa lui a proposé de le rejoindre comme conseiller en sport. Mon client est accusé de vol et association de malfaiteurs parce qu'il accompagnait des responsables d'agences bancaires dans leurs démarches destinées à inciter des entreprises et organismes publics à placer leurs fonds au niveau de Khalifa Bank », dira-t-il. Pour le cas de Yacine Ahmed, ex-DG de l'entreprise publique Digromed, accusé de corruption, « il avait sollicité à plusieurs reprises les responsables du ministère des Finances pour revoir la situation fiscale de l'entreprise mais rien n'a été fait », affirme son avocat. Ahmed Yacine trouve, alors, un autre moyen de renflouer les caisses de l'entreprise en signant une convention avec Khalifa Bank. « Le liquidateur avait soussigné qu'il n'y a aucun problème avec Ahmed Yacine. Alors pourquoi cet acharnement contre mon client ? », s'interroge son avocat qui demande l'acquittement.