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« La migration illégale a des causes politiques, économiques, sociales, humaines et parfois personnelles » Sellal au sommet de l'Union africaine à Johannesburg
Comme lors des derniers sommets, le thème officiel : « 2015, année de l'autonomisation des femmes et du développement en vue de la réalisation de l'Agenda 2063 » de l'Afrique a été éclipsé par des questions d'actualité plus « brûlantes ». Comme la lutte contre le terrorisme, la problématique de la migration et la xénophobie, la situation en Libye, au Soudan du Sud et... au Burundi. La migration et la xénophobie ont eu droit à une session à huis clos, avant la cérémonie d'ouverture. Abdelmalek Sellal a plaidé, hier, dans la capitale sud-africaine, pour une approche « globale et équilibrée » dans le traitement du phénomène de la migration. Lors du débat interactif des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA sur la migration, il a souligné la nécessité de décourager la stigmatisation du continent comme étant à l'origine de ce phénomène global. « La migration illégale a des causes politiques, économiques, sociales, humaines et parfois personnelles qui ne peuvent trouver une solution satisfaisante unique dans une démarche purement sécuritaire », dit-il, déplorant le fait que la communauté internationale ait délaissé le traitement des « multiples causes profondes » de ce phénomène pour focaliser épisodiquement l'attention sur certaines de ses manifestations et recourir à des mesures d'endiguement. Il a rappelé que l'Union africaine s'est dotée, à un stade avancé, d'une « stratégie globale » qui prend en considération l'ensemble des facettes liées au traitement économique, politique et social de la migration. Cette stratégie dont l'élaboration a été lancée lors de la réunion d'experts, tenue à Alger en avril 2006, a-t-il poursuivi, prend en charge la question de la migration dans un cadre plus large, l'intégrant dans les stratégies de développement ainsi que dans les plans d'action mis au point dans le cadre des partenariats stratégiques de l'UA, notamment avec l'Union européenne. Il a mis l'accent sur l'importance pour les Etats membres de s'engager dans la mise en œuvre de la stratégie de l'UA dans leurs propres politiques de développement, tout en contribuant à promouvoir la position concertée de l'UA sur la migration dans leur interaction avec les partenaires internationaux. Sellal a réitéré la nécessité d'une coopération « renforcée » dans la lutte contre toutes les manifestations de crimes transfrontaliers organisés, y compris le trafic d'êtres humains. Il a également souligné l'urgence d'une solution politique à la crise libyenne, précisant, dans ce contexte, que la formation d'un gouvernement de consensus national « aura le mérite de doter la Libye d'instruments susceptibles d'aider ce pays à assumer pleinement ses responsabilités en matière de sécurité régionale comme en ce qui concerne les questions humanitaires pressantes dont celle que constitue le phénomène migratoire transméditerranéen ». Evoquant les situations engendrées par les flux migratoires irréguliers, Sellal a relevé la gravité des phénomènes de xénophobie et d'islamophobie qui se développent à travers les sociétés européennes, ce qui constitue un terreau pour l'extrémisme et les manifestations de violences terroristes, plaidant dans ce contexte pour le plein respect de la dignité de la personne humaine et de la sacralité de sa foi.