Le Festival culturel national du théâtre de marionnettes (FCNTM) de Aïn Témouchent doit « progresser graduellement » pour prétendre à une place sur la scène internationale, a estimé lundi dernier un spécialiste de l'art de la poupée. « Cette manifestation, que j'ai suivie depuis son début, ne doit pas se cantonner dans l'animation, mais chercher, plutôt, à évoluer par étapes », a déclaré à l'APS Boualem Bengueddach, manipulateur marionnettiste et constructeur d'objets de théâtre, exerçant en France. Tout en soulignant qu'il ne sert à rien de « brûler les étapes », il conseille aux responsables du Commissariat du FCNTM de « changer progressivement et de prendre le temps de le faire en se traçant des objectifs précis dans le temps pour ne pas rester figé sur place ». « Il faut aussi marquer le festival par des évolutions sur les plans artistique, financier et structurel », a-t-il soutenu ajoutant qu'il faut préparer le terrain pour répondre aux attentes techniques des compagnies de marionnettes surtout celles de pays étrangers. « La matière existe et il faut prendre le soin de la travailler », a-t-il insisté. Evaluant le festival de Aïn Témouchent, il a relevé une « faiblesse » des textes des spectacles en course pour les sept prix et « l'absence de représentations susceptibles de faire évoluer la pensée des enfants ». « La très grande majorité des pièces ne font que dans l'animation, les musiques et chansons, au lieu de traiter de sujets concrets pouvant faire développer l'aspect de créativité chez l'enfant, futur adulte », a-t-il souligné. « Les spectacles en compétition que j'ai vus jusqu'à la veille de la clôture de la manifestation, font beaucoup plus dans l'animation et la musicalité, que dans la recherche, mis à part quelques-uns où j'ai ressenti des tentatives d'évolution », a-t-il estimé. Dans ce cadre, M. Bengueddach propose la mise en place d'échanges avec les compagnies françaises avec lesquelles il est en relation de travail, à l'instar du Festival mondial des marionnettes de Charleville Mézières. Il a cité, également, l'Institut international de la marionnette de la même ville où a été créée une cellule expérimentale de la marionnette. Avec une expérience de 30 ans dans le domaine, ce spécialiste algérien avait côtoyé Jean-Pierre Lescot, grand spécialiste du théâtre de l'ombre et Roman Paska, qui a été directeur de l'Institut international de la marionnette suscité.