Dans le cadre de sa première sortie scientifique paramédicale, l'hôpital de Kouba a opté pour la sensibilisation des contre le VIH/SIDA en ciblant le simple citoyen en même temps que le corps médical. Ainsi, il a été organisé, hier, une journée d'information et de sensibilisation au siège de l'APC de Kouba pour toucher le maximum possible de citoyens. En parallèle, une journée d'étude se déroulait entre professionnels dans une salle de conférence au niveau du même siège. La première intervenante était le Dr Salima Bouzghoub, responsable de laboratoire national de référence de l'infection VIH/SIDA de l'Institut Pasteur de Sidi Fredj. Elle a accentué l'importance de la responsabilisation de tout le personnel lié au diagnostic de cette maladie vulnérable, à commencer par les personnes chargées du prélèvement et arrivant à la remise des résultats notamment si le cas s'avère positif. «Vous imaginez ce qui pourrait arriver si le résultat restait des jours, voire des mois dans les tiroirs sans que le patient soit averti», a-t-elle dit. Dr Bouzghoub a également évoqué les conditions de prélèvement, de conservation et le personnel parfois non qualifié, des éléments qui influencent les résultats. Participant à une enquête CAP (connaissance, aptitude et pratique) sur le VIH/SIDA réalisée en novembre dernier au niveau de l'hôpital de Kouba, le chef de bureau (ex-AMSP), M. Ladjouzi, a indiqué que «questionné sur la réaction en cas d'affirmation qu'un patient est atteint de la maladie du SIDA, environ 44% étaient pour la mise en quarantaine du malade avec prise en charge médicale alors qu'environ 40% ont affirmé le considérer comme étant un malade normal. Cependant, 6% du personnel était pour la mise en quarantaine du malade sans aucune prise en charge médicale». Pour sa part, le Pr Fares a exposé les résultats d'une étude épidémiologique réalisée en 2008 dans quatre communes de Tamanrasset. Cette étude a été réalisée après avoir constaté dans les précédentes enquêtes réalisées au niveau du territoire national que le taux de prévalence dans cette wilaya du sud dépasse 5%. Il est de 7%, ce qui est inquiétant. Mais, il est à signaler que les taux sont plus élevés à Tiaret et à Frenda. «Le taux de prévalence à Tiaret est de 11% et 13% dans la commune de Frenda», a indiqué le Pr Fares. C'est alarmant au point de se demander où en est la sensibilisation. Selon le DG de l'hôpital de Kouba, Abdelkader Ghouila, c'est la raison qui a poussé le comité des paramédicaux à organiser cette journée. «On vise à sensibiliser les différentes couches de la population. Pas seulement à Kouba mais à travers le territoire national», a-t-il déclaré en appuyant le corps paramédical qui a fourni beaucoup d'efforts en dépit du manque de la formation continue. «Depuis l'ouverture de l'hôpital en 1985, nos paramédicaux n'ont profité que de deux formations. La première a eu lieu en 2008 à l'Ecole nationale de la santé publique de Ain Taya et la deuxième est prévue pour le mois de janvier 2011 au niveau de l'Institut national de pédagogie d'Hussein Dey», a indiqué le DG de l'Hôpital.