Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a annoncé, jeudi dernier, que plus de 6.000 agents de contrôle seront mobilisés à partir de ce mois de Ramadan jusqu'à la fin de la saison estivale. « Ces contrôleurs seront présents au niveau des marchés et commerces jour et nuit », a-t-il indiqué lors d'un point de presse animé à l'issue de sa visite au marché de gros de Hattatba, dans la wilaya de Tipasa. Il a souligné que son département veillera au contrôle des commerces le jour d'El Aïd El Fitr en vue de faire respecter le programme des permanences. Au marché de gros, le ministre s'est enquis des conditions de travail des mandataires mais surtout des prix et de la qualité des produits. Premier constat : les produits agricoles sont disponibles. « Il y a une production très importante de tomate et de pêche notamment. Les agriculteurs risquent même de jeter une bonne quantité de leur production », a-t-il déploré, en soulignant qu'il est impératif de développer l'industrie agroalimentaire pour éviter ce genre de situation. « C'est une priorité. Nous avons du retard dans ce cadre, nous devons relancer la transformation des produits agricoles », a rappelé Benyounès. Ils sont nombreux les mandataires à soulever ce problème, particulièrement pour la tomate qui ne trouve pas preneur. Celle-ci, alors qu'elle est proposée à 20 DA dans les marchés de gros, est cédée au détail à 40 DA, voire plus. « Nous avons jeté une grande quantité de tomate », a confirmé un mandataire lui-même agriculteur. Le ministre a indiqué que la problématique est plus complexe. « Si le produit est disponible en quantités importantes, les prix connaîtront une baisse, mais d'un autre côté, on risque de jeter quelques quantités. Et dans le cas où il y a un manque de produits, cela se répercutera inévitablement sur les prix », a-t-il indiqué. La solution est, selon lui, « d'accroître nos capacités de stockage. » Concernant les prix, Amara Benyounès a fait observer qu'il n'y a pas une grande différence entre ceux affichés au niveau des marchés de gros et ceux proposés dans commerces de détail, tout en insistant sur le principe de la liberté des prix. « Les prix sont libres sauf pour certains produits que l'Etat subventionne », a-t-il indiqué. « Le marché de gros de Hattatba est le plus important d'Algérie, car il reçoit la production des 48 wilayas du pays. Il nous donne une idée sur la qualité des produits qui est excellente ainsi les prix qui sont raisonnables », a souligné le ministre, ajoutant qu'il n'y a pas lieu de comparer avec les années précédentes durant lesquelles les prix ont connu une flambée. « Les prix sont à la portée de tous », a-t-il dit. Toutefois, il a conseillé aux consommateurs d'éviter le stockage et le gaspillage. Selon lui, cette année est exceptionnelle. « Quand il y a changement dans les prix, c'est en rapport avec l'offre et la demande. Cette année, les deux aspects ont connu un changement. L'offre est plus disponible et la demande se fait de plus en plus raisonnable », a-t-il expliqué. Répondant à un journaliste, le ministre a assuré qu'il n'y a pas de monopole sur les produits en Algérie. « Nous avons par contre des oligopôles », a-t-il reconnu. « Les mandataires ne travaillent pas pour le Croissant-Rouge » Au sujet des mandataires qui à chaque augmentation des prix sont pointés du doigt, Amara Benyounès dira que « les gens sont injustes à leur égard. Il faut savoir qu'eux-mêmes sont des pères de famille et doivent aussi gagner leur vie. Ces mandataires font du commerce et ne travaillent pas pour le Croissant-Rouge ». Le ministre a également défendu les agriculteurs. « Quand les prix baissent, cela se répercute sur les revenus des agriculteurs. Eux aussi ont travaillent pour gagner leur vie », a-t-il dit. Pour ce qui est des conditions de travail des mandataires au niveau dudit marché de gros, le ministre a annoncé qu'une rencontre est programmée avec le wali de Tipasa après le Ramadan en vue de régler les problèmes soulevés. Les mandataires souhaitent surtout l'extension du marché. « Le marché reçoit 6.000 véhicules par jour alors que ses capacités ne dépassent pas les 1.000. Il y a des files d'attente sur une distance de 2 km et les parkings sont saturés », a déploré Ali Bachir, président de l'UCGAA de la wilaya de Tipasa. Inauguration d'un marché de proximité Par ailleurs, le ministre a inauguré, à Tipasa ville, un marché de proximité baptisé El Rahma. Il est alimenté directement par des agriculteurs. « Les prix sont très intéressants », a témoigné une dame. La pomme de terre y est cédée à 30 DA, la tomate entre 20 et 40 DA, la courgette à 40 DA et le citron à 120 DA.