L'adoption de la résolution 1514 par l'ONU portant droit des peuples et pays colonisés à l'autodétermination et à l'indépendance, a marqué une «véritable mutation» dans la trajectoire de l'organisation onusienne, a affirmé hier à Alger, M. Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République. «L'adoption, le 14 décembre 1960, de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a marqué une véritable mutation dans la trajectoire de l'Organisation des Nations unies en la réconciliant avec sa vocation fondatrice de se mettre au service de tous les peuples du monde», a souligné M. Belkhadem dans une allocution prononcée à l'ouverture de la conférence internationale d'Alger célébrant le 50e anniversaire de l'adoption de la résolution onusienne 1514. M. Belkhadem a indiqué que cette résolution rejette l'idéologie coloniale et tous les prétextes utilisés par les puissances occupantes pour entraver la réalisation effective du droit inaliénable des peuples à l'indépendance. Il a noté également que la résolution 1514 a marqué un «véritable tournant» dans le développement du cadre normatif du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Dans ce contexte, il a soutenu que le peuple palestinien et celui du Sahara occidental «sont en droit d'attendre de la communauté internationale un soutien plus ferme et une action plus résolue en vue de l'exercice de leur droit à disposer librement d'eux-mêmes». Le ministre d'Etat a, par ailleurs, rappelé que le colonialisme «a été une entreprise systématique d'oppression et de destruction de nos sociétés, de déni de notre personnalité et de spoliation de nos richesses». Dans ce contexte, il a souligné que la Révolution du 1er Novembre 1954 «a fait de l'Algérie combattante un acteur essentiel dans le mouvement historique de libération des peuples», ajoutant que la Proclamation du 1er Novembre a, ainsi, été d'un «apport inestimable» à l'écriture de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. «La résolution 1514 a fait entrer dans la légalité internationale le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, qui était déjà inscrit depuis 1941 dans la Charte de l'Atlantique», a poursuivi le ministre, précisant que cette résolution prononce la condamnation «sans équivoque» du colonialisme en se fondant sur les dispositions mêmes de la Charte des Nations unies. M. Belkhadem a rappelé qu' «après s'être affranchis du joug colonial, nos pays ont eu pour première priorité de consolider leur indépendance nationale», relevant qu'ils se sont regroupés dans des cadres de concertation et de solidarité pour se prémunir de la logique de la confrontation Est-Ouest. Il a ajouté que le non-alignement a été d'un apport «significatif» dans l'atténuation des tensions internationales. «Le mouvement d'émancipation des peuples et le rapprochement et les liens de solidarité entre nos pays a eu aussi pour prolongement la promotion de la coopération Sud-Sud et l'engagement du processus d'intégration régionale», a, en outre, indiqué le ministre d'Etat. Au plan de la reconstruction des Etats et des économies des pays ayant lutté contre le colonialisme, il a fait remarquer que «nos pays, chacun en fonction de ses réalités propres, ont, en l'espace de moins de deux générations et en dépit des lourdes séquelles héritées de l'ère coloniale, enregistré des progrès indéniables».