Outre se couper les cheveux, maquiller ses yeux au khôl et se passer les dents au souak sans oublier de se parfumer, il revient aussi aux femmes la mission de perdurer le respect des us concernant les traditions dans la société. Déterminant que se passer les paumes des mains et la plante des pieds au henné pour fêter Achoura. Un rite ancestral dans toutes les sociétés musulmanes. D'autant que le henné est une plante «bénie par les anges, puisque étant un végétal du Paradis». Le henné n'est pas le seul apanage des femmes. Les hommes s'en mettent également. A Tlemcen, la veille d'Achoura on fait provision de henné qui servira toute l'année à soigner les malades. Dans la vallée du M'zab les familles plaçaient la gaçaa, le grand plat en bois, à l'envers en l'enduisant de henné. Elles y posent durant la nuit l'omoplate du mouton de l'Aïd El Kebir, la légende dit qu'un ange descend du ciel pour y inscrire le verset de la Lumière, sourate El Nour. Toujours au M'zab, et dans le cadre de cette fête du dixième jour de Moharrem, on fait cuire comme plat de la journée «Ibaoun», des fèves sèches trempées la veille et cuites dans de l'eau des puits des palmeraies. A Jijel c'est le très apprécié Bouicha. Un met qui doit cuire toute la journée, sinon plus, dans un ustensile hermétiquement fermé. Taâchourt en Kabylie est une fête de joie et de plaisirs. C'est l'occasion d'aller visiter les mausolées des santons. Ces pèlerinages sont autant d'opportunités pour des rencontres entre jeunes gens des deux sexes et la consécration de mariages. Au Maroc dans certaines régions c'est une journée pour se déguiser et s'adonner au carnaval. Même coutume où Achoura est symbolisée par le tadjaboun, un carnaval au cours duquel les petits garçons se déguisent en fille et vice-versa.