Qualifiant la crise des réfugiés sahraouis de la plus ancienne opération prolongée du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), ces mêmes responsables déplorent que cette réduction intervienne à un moment très délicat. Ils estiment que la durée extrêmement longue de la crise sahraouie, « la plus oubliée du monde », et l'absence totale de perspectives quant à son règlement politique ne font qu'exacerber la frustration, surtout parmi les jeunes. Selon le représentant du HCR en Algérie, Hamdi Bukhari, le degré d'attention à la crise a fortement diminué. Il est éclipsé par le nombre sans précédent des urgences humanitaires prévalant dans le monde. « La réduction des financements affectera l'assistance des populations en souffrance », souligne-t-il. Dans un communiqué de presse du HCR parvenu à la rédaction, il est indiqué qu'en juillet prochain, le PAM se verra contraint de réduire le panier alimentaire de base, faute de ressources pour assurer des rations complètes au-delà de septembre. Son représentant en Algérie, Romain Sirois, juge que le moment d'arrêter l'assistance alimentaire ne pouvait être plus mal choisi, prévenant contre le risque d'annuler les récents progrès sur le plan humanitaire et de déclencher des conséquences imprévisibles et le début d'une insatiabilité sociale. Vivant dans un contexte environnemental des plus inhospitaliers, les réfugiés sahraouis font, selon le représentant de l'Unicef en Algérie, Thomas Davin, preuve d'une persévérance extraordinaire pour faire face à l'adversité. Il rappelle, à l'occasion, que les agences et les organismes relevant des Nations unies qui travaillent dans les camps de réfugiés sahraouis continueront à plaider pour focaliser l'attention sur cette crise oubliée et sous-financée.