Devant son public et emmené par le duo Arturo Vidal-Alexis Sanchez, le Chili est l'équipe qui a produit la plus forte impression avant les quarts de finale de la Copa America 2015, qui ont débuté dans la nuit de mercredi à jeudi. L'Argentine, avec un Lionel Messi relativement discret, et le Brésil, sans Neymar, suspendu sauf coup de théâtre jusqu'à la fin du tournoi, sont toujours en course et pourraient se retrouver lors d'une demi-finale alléchante et explosive. Le Chili et la Bolivie en forme A la grande joie des 45.000 spectateurs de l'Estadio Nacional de Santiago et de tout un pays, la « Roja » en a fait voir de toutes les couleurs à ses adversaires d'un groupe A, il est vrai relativement faible. Elle a débuté son tournoi par un succès sérieux devant l'Equateur (2-0), avant de se faire surprendre par le Mexique (3-3), puis de corriger la Bolivie (5-0). Le Chili a de loin la meilleure attaque du tournoi, avec dix buts, dont trois pour le seul Vidal, dont la virée nocturne et l'accident de voiture n'ont pas perturbé outre mesure son équipe. Avec Sanchez et Eduardo Vargas en grande forme, le Chili peut viser haut. Invitée-surprise des quarts de finale, la « Verde », dont le seul succès en Copa America a été acquis à domicile en 1963, n'a plus besoin d'évoluer en altitude pour asphyxier ses adversaires. La Bolivie a signé face à l'Equateur sa première victoire (3-2) en Copa America depuis 18 ans, mais elle devrait avoir du mal à aller plus haut. L'Argentine et le Brésil encore en rodage Gerardo Martino ne manque pas d'options offensives, mais le sélectionneur de l'Albiceleste ne semble pas encore avoir trouvé la bonne combinaison. Sa tâche est compliquée par l'état de fatigue de Lionel Messi, dont la contribution se limite pour l'instant à quelques éclairs en première période de chacun des trois matches de poule. Mais Angel Di Maria et Sergio Agüero sont eux en forme et pourraient mettre fin à une disette de titre de 22 ans. Il se passe toujours quelque chose avec la « Seleçao » : un an après son désastreux Mondial-2014, elle a frôlé l'élimination et a perdu son capitaine Neymar, incapable de se contrôler après la défaite contre la Colombie (1-0). Dos au mur face au Venezuela pour un match qu'elle devait absolument gagner, elle a montré son meilleur visage grâce au revenant Robinho et l'infatigable Dani Alves (2-1). Mais sans l'étincelle Neymar et avec une défense parfois fébrile, le titre pourrait être difficile à décrocher. Le Paraguay et le Pérou imprévisibles Lucas Barrios a déjà marqué deux fois et Nelson Valdez semble avoir trouvé une seconde jeunesse, mais la défense des « Guaranis » est facilement prise de vitesse. Mais attention, il y a quatre ans, le Paraguay avait atteint la finale, sans gagner le moindre match (qualifications aux tirs au but en quarts et demi). Avec des joueurs d'expérience, comme Paolo Guerrero, Jefferson Farfan et Claudio Pizarro, le Pérou peut surprendre, surtout qu'il affronte la Bolivie, l'adversaire a priori le plus faible des huit équipes encore en lice. La Colombie et l'Uruguay décevants Mais où sont passés James Rodriguez et Radamel Falcao ? Le premier n'est que l'ombre du joueur qui a marqué 19 buts en championnat d'Espagne sous le maillot du Real Madrid, le second poursuit sur la lancée de sa saison ratée à Manchester United. Les « Cafeteros » ont sur le papier un effectif qui peut viser le titre, mais leur parcours est semé d'embûches avec l'Argentine d'abord, éventuellement le Brésil ensuite. Difficile de remplacer Luis Suarez et Diego Forlan, deux des meilleurs buteurs de l'histoire du football « charrua » : le premier finit de purger sa suspension pour avoir mordu Giorgio Chiellini lors du Mondial-2014, le second a pris sa retraite internationale. Le tenant du titre espérait beaucoup d'Edinson Cavani mais le « Matador » est pour l'instant resté muet.