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« Il faut que les responsables pensent à sauver la vallée de la Soummam »
Kamel Benyaa, allergologue et écrivain
Publié dans Horizons le 01 - 07 - 2015

La librairie « Omega international », de l'hôtel El Aurassi, a accueilli dans son somptueux espace bien qu'exigu, dans la soirée de mardi dernier, Kamel Benyaa qui a parlé de son œuvre, « Mes souvenirs au passé composé », publié récemment aux éditions « Lazhari Labter » et « Pixal Communication ». Ce travail s'appuie sur une documentation autobiographique à laquelle l'auteur invite le lecteur soucieux d'étendre ses connaissances à un thème particulier : l'histoire. Cet opus éclaire le lecteur sur les événements marquants de la période de 1956 jusqu'à 1960 à Sidi Aïch, Bejaïa. Rencontre nostalgique.
Comment vous est venue l'idée d'écrire un livre sur vos souvenirs ?
Cette idée m'est venue par mes différents pèlerinages que j'ai faits dans mon village natal. Quand je vois cette cité qui s'est dégradée et a changé dans le mauvais sens, je me dis qu'il est grand temps de sauver un peu ce qui reste de nos souvenirs, et rappeler le bon temps passé, du moins pour le village qu'on a connu.
Est-ce un besoin personnel ou identitaire ?
Je pense que c'est un besoin personnel. Quelqu'un qui quitte sa région natale a toujours des souvenirs nostalgiques et voudrait en parler. Pour ma part, non seulement j'en parle, mais je l'ai écrit.
Pourquoi le choix du titre « Mes souvenirs au passé composé » ?
A vrai dire, mes souvenirs sont composés, qui devaient être en adéquation avec le cours des événements de l'époque, c'est-à-dire avec la guerre de Libération nationale. Mes souvenirs personnels étaient au diapason de l'histoire de la Révolution.
Vous dites dans votre opus que vous vous sentez étranger dans votre pays. Pourriez-vous nous éclairer ?
Lorsque je pars à Sidi Aïch, mon village natal, je ne connais plus personne. Cinquante ans après, il y a une espèce de choc de civilisations. Je traverse la ville, je ne rencontre pas de visage familier, les sites que j'ai connus ont disparu, ont été mutilés, de nouvelles constructions, une démographie galopante. Ce n'est plus le village que j'ai connu.
Pour endiguer cela, que suggérez-vous ?
Je suis très écologiste. Tout d'abord, on ne bâtit pas n'importe comment. Il faut que les responsables pensent à sauver la vallée de la Soummam, cela urge car elle est en voie de disparition. Elle est polluée et jonchée d'immondices. Je veux sensibiliser les autorités locales en vue de sauver ce patrimoine.
Quel souvenir gardez-vous en mémoire et que vous auriez éventuellement hésité à relater ?
Je crois que j'ai tout dit dans ce livre. Je me suis livré avec un cœur d'enfant.
Peut-on dire que votre livre est un livre d'histoire ou intimiste ?
Je ne suis pas un historien mais plutôt médecin. En tant que médecin, je sais prendre le pouls de cette société. Je suis un observateur. Pour moi, il faut des solutions radicales. Donc, c'est plutôt un livre intimiste et d'histoire propre à mon village.
D'autres projets d'écriture ?
Oui, ils sont actuellement en chantier. Ce livre s'articule autour de mon arrivée à Alger, lorsque j'avais 17 ans.


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