Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique, la nébuleuse terroriste, qui opère au Sahel, fait parler d'elle à nouveau. Elle a tendu jeudi dernier une embuscade sur l'axe Ghandam-Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali à un convoi des Casques bleus. Elle a tué sept soldats de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies, blessé grièvement neuf autres et détruit deux véhicules militaires. « Je condamne avec vigueur cette nouvelle attaque terroriste contre nos Casques bleus », déclare Mongi Hamdi, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU et chef de la Minusma, dénonçant un « crime ignoble ». « Les responsables de ce crime ignoble doivent être identifiés et remis à la justice aussi rapidement que possible », dit-il ordonnant l'envoi des renforts sur les lieux, y compris des hélicoptères de combat. Les « nervis » qui ont ciblé un convoi de soldats burkinabés encadrés par le général danois Michael Lollesgaard, le commandant de la force militaire et le chef djiboutien de la police de la Minusma, Awale Abdounasir, semblent apparemment bien informés sur le passage des Casques bleus. « Quelques heures avant d'emprunter ce tronçon, les vérifications sécuritaires ont été faites », indique un communiqué de la Minusma. « Les actes terroristes visent à saboter le processus de paix et de réconciliation en cours », estime le gouvernement malien qui a condamné cette attaque. « Ces actes n'entament en rien la détermination du gouvernement à honorer ses engagements souscrits dans l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali », ajoute-t-il, réaffirmant « sa ferme détermination à tout mettre en œuvre, en relation avec ses partenaires, en vue de retrouver les auteurs de cette action terroriste et de les traduire en justice ». Cette embuscade « n'affectera pas la détermination des Nations unies à soutenir le peuple malien et le processus de paix », assure le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Avec cette attaque, la plus meurtrière depuis neuf mois, le nombre de soldats de la Minusma tués s'élève à 49 et celui des blessés à 166. Elle est, selon l'ONU, la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie dans les années 1990.