Et de sept ! La wilaya caracole toujours en tête de classement avec un taux de réussite de 65,75% au baccalauréat session juin 2015. Tizi Ouzou n'est pas à sa première performance, puisque c'est la septième fois consécutive qu'elle vient en tête des wilayas ayant le plus fort taux d'admission. Pourtant, en termes des conditions de travail et de scolarité, la région n'est pas la mieux lotie. « Si le classement se faisait sur la base des moyens pédagogiques qui existent au niveau de chaque wilaya, Tizi Ouzou serait loin derrière », a indiqué, hier, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir. Aussi, les enseignants exerçant dans cette wilaya sont les derniers à recevoir leurs mensualités par rapport à leurs collègues des autres wilayas. En outre, « Tizi Ouzou reste la moins dotée en équipements pédagogiques et en établissements scolaires comparativement à d'autres régions », a signalé Achour Idir. Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation (Satef), Boualem Amoura, abonde dans le même sens, confirmant le constat d'une wilaya « pauvre en moyens pédagogiques » et qui fait face de surcroît à une « médiocrité sans pareille » et une « incompétence généralisée » dans la gestion des affaires de secteur. Le syndicaliste a évoqué également le déficit en infrastructures. Il a fait savoir que sur les 11 lycées que la wilaya comptait réceptionner l'année dernière, un seul a été livré. Autre exemple, le lycée de Beni Douala, qui a enregistré des résultats encourageants malgré « la dégradation de sa situation » qui a suscité la réaction, en vain, des parents. Amoura a souligné qu'en plus des salaires que les enseignants perçoivent en retard, la prime de rendement n'est pas versée à temps. Un seul secret, le travail N'empêche, Tizi Ouzou continue son leadership. Cette réussite s'explique par le travail et la détermination des élèves, des enseignants, sans oublier l'implication entière et pleine des parents, soucieux de la réussite scolaire de leurs enfants. Pour les deux syndicalistes, la wilaya de Tizi Ouzou a su comment surmonter tous ces obstacles et devenir ce qu'elle est depuis des années, première du tableau d'honneur au niveau national. Les accusations de tricherie généralisée, les soupçons d'une correction souple pour favoriser les candidats de la région lancées par certaines parties sont tout simplement « infondées » et ne « tiennent point la route », rétorque Achour Idir, réconforté par Amoura. « Les résultats obtenus par les élèves de Tizi Ouzou sont le fruit du sérieux. Qu'on arrête de balancer des conneries », s'est indigné Boualem Amoura. Et Achour Idir d'évoquer au moins trois raisons : l'intérêt accordé au savoir par les enfants de la région, la mobilisation des parents d'élèves pour accompagner leurs enfants sans négliger l'expérience et la maîtrise pédagogique des enseignants. Amoura a tenu à rendre hommage aux parents qui, selon lui, « se sont ruinés » pour assurer à leurs enfants des cours de soutien. Il dit, aussi, que les élèves ont un esprit de concurrence sans oublier les enseignants qui se donnent à fond. « On ne peut pas tricher sept fois. Les enfants de cette wilaya croient au savoir et à la science. Je peux vous informer que la surveillance durant l'épreuve du bac a été sévère au niveau des centres d'examen », a-t-il témoigné. Et ajouter : « Accuser la wilaya de tricherie n'est qu'une forme de jalousie, sans plus. »