Destinés aux élèves des classes d'examen, les cours télévisés seront diffusés le samedi et le mardi entre 19h30 et 20h30, et le vendredi de 8h30 à 9h30. Cette idée n'emballe pas les syndicats autonomes de secteur. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a qualifié l'initiative de « dépassée » et sans aucun « impact » positif sur le plan pédagogique. Son chargé de communication, Messaoud Boudiba, avance deux arguments. Il estime que les élèves ne suivent pas les programmes de la télévision algérienne, ils sont beaucoup plus connectés à facebook et autres chaînes de télévision étrangères. Secundo, il a fait savoir que l'ENTV n'accordera pas le temps nécessaire pour permettre à l'enseignant de dispenser son cours dans les meilleures conditions pédagogiques et par ricochet assurer une meilleure assimilation des leçons. Pour lui, le volume horaire consacré à chaque matière (20 minutes) reste insuffisant et l'enseignant sera contraint de donner des résumés plutôt qu'un cours détaillé et bien travaillé. Boudiba a estimé qu'il aurait été plus judicieux pour le ministère de créer une chaîne thématique dédiée au secteur de l'éducation qui aura à consacrer un volume horaire beaucoup plus large aux élèves. Selon lui, c'est la meilleure manière pour en finir avec les méthodes classiques d'enseignement qui avec les avancées technologique n'ont aucun résultat pédagogique. Pour sa part, le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a estimé que les cours télévisés est une des revendications du Satef du temps de l'ex-ministre et qui vient d'être à « demi satisfaite ». Pourquoi ? Pour lui, le bon sens aurait été de mettre en place une chaîne thématique réservée exclusivement à l'éducation nationale. « Nous nous demandons comment est-il possible que des pays en guerre (Syrie, Irak...) possèdent des chaînes thématiques réservées à l'éducation et qui émettent 24H/24 alors que chez nous on nous annonce que ces cours auront lieu seulement deux jours par semaine et ne débuteront qu'à partir de janvier ? », s'est-il interrogé. De ce fait, Amoura compte, à l'occasion de sa rencontre demain avec la ministre de l'Education, lui demander de créer une chaîne « très attendue dans le milieux scolaire ». Pour le Satef, « notre école est malade et le niveau de nos élèves est plus que médiocre, tout le monde le sait mais personne ne lève le petit doigt. Des sommes colossales sont dépensées par les parents pour des cours de soutien au lieu de militer pour une école publique de qualité et accessible à tous ». La création d'une chaîne thématique a été revendiqué également part le Conseil des lycées d'Algérie(CLA). « Les cours télévisés sont un moyen supplémentaire pour aider les élèves mais cela reste insuffisant pour combler les besoins en termes de soutien scolaire », tempère son SG, Achour Idir. Il a estimé que le volume horaire consacré à ces cours ne permettra pas aux enseignants d'avoir un temps suffisant pour donner leurs cours. Le facteur temps a été également relevé par le coordinateur national du Syndicat nationale autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane. Lui aussi penche pour la création d'une chaîne spéciale même s'il qualifie l'initiative de la tutelle de « positive » pour peu qu'elle s'inscrive dans la « durée ».