à peine la joie du succès au baccalauréat savourée, que l'angoisse gagne les lauréats. Les nouveaux bacheliers sont vite pris dans la tourmente de leurs études supérieures et par conséquent de leur avenir. La note obtenue est la clé, le sésame d'entrée aux universités et aux grandes écoles. Ainsi, il faut une note supérieure à 14/20 pour la filière scientifique et 13/20 pour les matheux pour espérer rejoindre les bancs des écoles supérieures. C'est en ce sens que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a initié des portes ouvertes au niveau des instituts pour informer, conseiller et orienter les nouveaux bacheliers à choisir leur filière. Les grandes écoles sont la destinée des lauréats qui veulent s'assurer d'avoir fait le meilleur choix possible. Mais la fameuse moyenne générale les poursuit toujours tant elle détermine non seulement l'établissement de leurs études mais aussi la ville où ils seront appelés à étudier. Hier matin, dès 9h30, l'Ecole nationale polytechnique d'Alger, sise à El Harrach, a été prise d'assaut par les nouveaux bacheliers et leurs parents. A 10h, la salle de réception était bondé de monde. Il faillait faire la queue pour y accéder. Dans le hall d'attente, les nouveaux bacheliers, stressés, ne parlent que de la fameuse moyenne, même ceux qui ont eu plus de 15/20. A l'intérieur, le personnel de l'école tente de répondre aux nombreuses questions des bacheliers et de leurs parents. Une fois les données de base de préinscription données, les préposés ne savent plus comment aider leurs interlocuteurs dans leur choix. « C'est votre moyenne qui va tout déterminer », ne cessait de dire une dame aux futurs étudiants. Certainement pas au courant du processus, une employée est allée jusqu'à dire que « l'étudiant est toujours orienté en fonction de sa note et et non de son choix mais de sa moyenne même s'il est major de promotion ». Pas convaincu, Karim, qui a décroché son bac avec une moyenne de 16,80/20, a invité son père à partir. Discrètement, pour certainement ne pas gêner l'employée, un enseignant de l'école qui conseillait des élèves, dira que « les majors de promo sont toujours prioritaires ». A l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (Epau), non loin de l'Ecole polytechnique, l'ambiance est beaucoup plus calme. Les employées expliquaient aux bacheliers la procédure de la préinscription, ainsi que leurs chances d'être retenus au sein de l'école. Elles se sont montrées très rassurantes et ont convaincu plus d'un à prendre option pour l'EPAU. « Si vous n'êtes pas retenu à l'EPAU, vous pouvez postuler à un département d'architecture de l'université d'Alger ou de Bejaïa, étudier deux ans et passer le concours national pour pouvoir rejoindre l'EPAU », leur indiquera une employée. Une information qui a tranquillisé les bacheliers. Islam, qui était un peu perdu avec son 14,60/20, a retrouvé ses esprits pour dire qu'il optera pour l'EPAU. A l'Ecole supérieure des travaux publics de Kouba, il n'y avait pas beaucoup de monde. L'agent de sécurité n'était même pas au courant des portes ouvertes organisées par l'établissement. A notre question de nous orienter vers la salle dédiée à ces portes, il se contenta de nous monter un panneau-affiche sur lequel sont portées les conditions d'inscription des bacheliers. Devant notre insistance, il nous orienta vers le service de scolarité où des enseignants et des employés de l'école, munis de prospectus, répondaient aux questions des bacheliers. Cette école sera intégrée à partir de l'année prochaine, c'est-à-dire qu'elle assurera le tronc commun ainsi que les spécialisations, a-t-on appris. Hésitants et pas rassurés, les nouveaux bacheliers sortaient de ces écoles comme s'il leur manquait quelque chose. Devant tant de questions sur le pourquoi de l'importance de la moyenne générale, une employée de l'une de ces écoles a fait savoir que c'est pour empêcher le favoritisme et les passe-droits. Ce sont des bacheliers pas du tout fixés sur leur avenir que nous avons quittés, avec cette forte impression que ceux qui ont obtenu entre 13 et 15/20 seront les plus indécis sur leur inscription. « Je ferais le choix le plus correct en espérant ne pas être déçu. Sinon, je repasserais mon bac pour avoir une moyenne de plus de 15,50/20 », nous dira Karim.