Il a notamment visité la raffinerie d'Arzew qui n'assure actuellement que 50% des besoins de la région, l'unité de dessalement de Kahrama, les complexes de liquéfaction de gaz (GL3Z et GP1Z) ainsi que le projet algéro-omanais de fabrication d'urée. La raffinerie d'Arzew, qui a été inaugurée en 1974, a connu différentes étapes de développement pour porter sa capacité de production des différents carburants de 2,5 millions de tonnes à 4,7 millions de tonnes en 2014. Une seconde raffinerie a été aussi inaugurée en 1984. Les opérations de réhabilitation et de rénovation ont permis ainsi une augmentation de capacités de raffinage. Mais pour les responsables, il y a encore trois projets pivots inscrits au programme dont l'un devra permettre d'augmenter « la capacité de production actuelle de l'essence pour faire face aux besoins ». Le second projet consiste à introduire des techniques de « dessulfirisation » pour avoir un gasoil aux normes Euro V. Enfin, le troisième a trait à la production de « lubrifiants de très haute performance » pour les automobilistes, ajoute ce même responsable. Le ministre a insisté pour inscrire et réaliser ces projets comme « urgents », notamment pour lutter contre « les rejets atmosphériques et respecter l'environnement ». A Oran, le ministre a eu un aperçu sur les capacités de stockage de Naftal en matière de carburant. Le dépôt du Petit-Lac compte, en effet, 54.000 m3 et dispose de dix jours d'autonomie. Le déficit est comblé pour la région d'Oran grâce à l'importation et au cabotage à partir de la raffinerie de Skika mais l'on se heurte ici à des « contraintes d'accostage », dit-on. Il faut souligner également que le transport de carburant ne se fait plus par rail, puisqu'il a été « momentanément suspendu suite à un accident », toujours selon les responsables. Le centre de stockage du Petit-Lac a bénéficié d'opérations de rénovation pour augmenter ses capacités de stockage et de l'introduction de nouvelles techniques comme les installations de télé-jaugeage. Durant cette visite, Khebri s'est intéressé à l'activité de transport des hydrocarbures par voie marine gérée par la Société de transport des hydrocarbures (STH). Celle-ci a recours au niveau des ports depuis 2005 à des bouées de stockage pour l'approvisionnement des navires, et ce, pour ne pas à avoir à les consigner. Cependant, ces bouées au niveau des ports de Bejaïa et Arzew ne sont pas fonctionnelles depuis...octobre 2013. Ce qui a soulevé l'ire du ministre qui a exigé des explications. Il semble, là aussi, que cette technique « pose beaucoup de problèmes de gestion au niveau des intervenants au port », lui a-t-on fait savoir. « Mais alors, encore une fois, pourquoi l'étude technique n'a pas prévu ça ? », rétorque le ministre. Un autre projet qui lui aussi va aggraver la tension et qui connaît des incertitudes, celui de la station de dessalement de Kahrama. Des problèmes de pollution monstres ont surgi subitement, notamment en 2012 et 2104, ce qui a obligé les responsables à interrompre la fourniture d'eau à l'ADE (gérée par la société espagnole la SEOR). Le projet qui approvisionne en eau potable les populations d'Oran et la zone industrielle n'aurait pas été bien ficelé car « l'on s'est trompé de prise d'eau ». C'est une expertise étrangère appelée à la rescousse qui le confirme. Il y a aussi un problème de « coût que l'on ne rencontre nulle part ailleurs dans les autres centrales », avouent les responsables. La centrale produit, il est vrai, de l'eau et de l'électricité mais on a fait à l'époque de « mauvais choix dictés par le partenaire étranger qui était majoritaire dans ce projet », ajoute-t-on. En attendant et pour éviter « une catastrophe sanitaire », des techniques ont été introduites pour traiter cette pollution qui est « charriée par les courants marins durant les mois d'avril et mai ». Et l'on susurre au ministre qu'il vaut mieux laisser Kahrama exclusivement pour les besoins de la zone industrielle qui consomme déjà 30 à 35.000 m3 sur les 88.000 produits par jour, une manière d'anticiper « les besoins des unités industrielles qui vont en augmentant », se défendent les gestionnaires de cette unité de dessalement. Enfin, le ministre s'est rendu au complexe de fabrication de l'urée et d'ammoniac, un projet monté en partenariat avec les Omanais. Ce projet, avec les deux trains installés, est « encore au stade des essais », lui a-t-on expliqué. Le complexe produira 35.000 tonnes d'urée et 4.000 tonnes d'ammoniac. Le ministre a, en marge de cette visite, rappelé que le gouvernement se penche actuellement sur une nouvelle stratégie de réduction de la consommation d'énergie en adoptant « une politique de rationalisation et de lutte aussi contre la contrebande ». Par ailleurs, l'entrée en production prochaine des nouvelles raffineries, dont celle de Tiaret, va « dispenser l'Algérie du recours à l'importation de carburant pour faire face à ses besoins », a-t-il conclu.