Sur 28 milliards de dollars nécessaires à la réalisation des mégaprojets pétrochimiques de Sonatrach d'ici à 2012, 20 milliards de dollars seront financés en monnaie locale. Sonatrach et ses partenaires ont signé, hier, quatre accords permettant la réalisation rapide voire dans les délais de deux mégaprojets d'ammoniac et d'urée à Arzew, d'un coût global de 5 milliards de dollars, avec comme perspective à moyen terme, l'entrée de la compagnie nationale pétrolière comme acteur non négligeable sur le marché international des engrais. D'abord la joint-venture Sonatrach-Groupe omanais Suhail Bahwan a signé le contrat EPC d'un montant de 2,4 milliards de dollars confiant au consortium japonais-sud-coréen Mitsubishi Daewoo Construction Limited la construction d'un complexe d'ammoniac et d'urée à Mers El-Hadjadj (zone industrielle d'Arzew) nécessitant un investissement de 3 milliards de dollars. D'une capacité de production de 4 000 tonnes/jour d'ammoniac générant 7 000 tonnes/jour d'urée destinées à l'exportation, le complexe sera alimenté en gaz livré par Sonatrach à hauteur de 2 milliards de mètres cubes/an. Second accord signé hier : une convention de financement avec le CPA (chef de file) permettant de couvrir 70% du coût du projet, le restant étant fourni par les fonds propres des deux associés. Troisième arrangement : la joint-venture entre Sonatrach et Orascom a confié le contrat EPC relatif à la construction d'un complexe d'ammoniac et d'urée à Arzew d'une capacité de 4 400 tonnes/jour d'ammoniac et 3 540 tonnes/jour d'urée destinées également à l'exportation à la société allemande Uhde. Ce projet nécessitera un investissement de 2 milliards de dollars. Quatrième accord : la convention de financement signé avec la BEA comme chef de file d'un consortium de banques publiques permettant de couvrir les coûts de ce complexe à hauteur de 70%, le restant étant fourni par les fonds propres de Sonatrach et d'Orascom. “Sur les 28 milliards de dollars d'investissements nécessaires à la mise en œuvre du programme de développement de la pétrochimie d'ici à 2012, 20 milliards de dollars seront financés en monnaie locale (le restant sera assuré par les fonds propres de Sonatrach et de ses partenaires)”, a indiqué M. Ali Rezaiguia le premier responsable finances à Sonatrach. Ce vif intérêt pour l'exportation d'engrais s'explique par des perspectives favorables sur le marché international caractérisé à moyen et long terme par la montée des besoins, en un mot une demande dépassant l'offre, faisant augmenter le taux profitabilité de ces projets et partant procurant des revenus supplémentaires en devises à l'Algérie. C'est une première. “C'est pour la première fois que de grands projet (de Sonatrach) sont financés principalement en monnaie locale (assuré par un groupement de banques publiques)”, a souligné le ministre de l'Energie, Chakib Khelil. À noter que le CPA pour le premier projet assure avec d'autres banques publiques un financement en monnaie locale à hauteur de 136 milliards de dinars, soit près de 2 milliards de dollars. N. Ryad