La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a qualifié, hier, les événements de Ghardaïa de dérapage dangereux et d'un signale d'alarme qui interpelle l'Etat afin qu'il impose son autorité dans cette région. Lors d'une conférence de presse au cours de laquelle elle a présenté un rapport sur la situation à Ghardaïa établi par deux cadres de son parti à l'issue d'une visite sur les lieux, Louisa Hanoune a conclu que la responsabilité des « dérapages » n'est ni la faute des Mozabites ni celle des Chaânbas. Pour elle, l'Etat a laissé le champ libre aux extrémistes ibadites et malékites ainsi qu'aux islamistes pour attiser le feu. « Nos représentants ont rencontré les comités des deux communautés qui s'interrogent sur les raisons qui ont mené à cette situation dramatique », a-telle indiqué. De ce fait, Louisa Hanoune a appelé l'Etat à démasque les vrais commanditaires de « ce triste événement », n'excluant pas « une main étrangère ». Et pour cause, « les organisations non-gouvernementales ont des appendices en Algérie ». Elle explique qu'elles ont trouvé en Algérie une terre fertile pour provoquer le chaos. « L'Etat est plus que jamais interpellé pour imposer le calme et la sérénité non seulement à Ghardaïa mais dans d'autres wilayas du Sud », a-t-elle martelé. Mme Hanoune estime que la loi de finances complémentaire sera un indice de la bonne intention de l'Etat de ramener le calme dans la région de Ghardaïa qui « accuse un énorme retard dans le développement social, économique et culturel ». « Les disparités entre les wilayas du pays doivent cesser car elles constituent un facteur de tension sociale et c'est pour cela que nous demandons à l'Etat d'intervenir pour régler les problèmes du foncier, du logement et surtout celui de la bureaucratie », a-t-elle estimé. Au sujet de la dernière sortie médiatique du SG du RND dans laquelle il a fait part de son soutien à l'oligarchie pourvu qu'elle soit nationale, Louisa Hanoune s'est dit fascinée par la capacité d'Ahmed Ouyahia à changer d'avis, invitant le pouvoir à prendre en compte le cas de la Grèce qui a tout perdu après avoir été sous l'emprise de l'oligarchie.